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    L'actu vue par REMAIDES : "La santé, c’est du social !" 

    • Actualité
    • 24.01.2024

    peste remaides

    Par Jean-François Laforgerie et Fred Lebreton 

    La santé, c'est du social !

    Dépenses sociales, organisation des soins, nomination ministérielle, tribune, sondage sur l’action présidentielle, campagne vaccinale… Nombreuses sont les infos de l’actualité sociale qui peuvent avoir de l’importance dans la vie de chacun-e et tout particulièrement dans celles des personnes qui vivent avec une affection de longue durée. Sélection d’actus récentes par la rédaction de Remaides.

    De quoi meurt-on… en France ?

    Différents organismes officiels (comme le Centre d’épidémiologie des causes médicales de décès de l’Inserm/CépiDc-Inserm, la Direction de la recherche, des études et de l’évaluation des statistiques/DREES et Santé publique France/SpF) analysent les causes médicales de décès des personnes résidentes et décédées en France. Leurs dernières données concernent l’année 2021 et ont été récemment présentées. Comme le note un récent article de l’Inserm, deux études complémentaires, qui présentent ces résultats, ont été publiées ces dernières semaines : l’une dans Études et Résultats (DREES) ; l’autre dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (Santé publique France). Toutes deux s’appuient sur la statistique nationale des causes de décès produite par le CépiDc de l’Inserm à partir du recueil exhaustif et de l’analyse des volets médicaux des certificats de décès. Mais les informations diffèrent.

    L’article du BEH analyse les grandes causes de décès en 2021 en comparaison à la période 2015-2019 et à 2020. En 2021, le nombre total de décès est de 660 168, inférieur à celui de 2020 (667 497 décès), mais il demeure nettement supérieur à celui des années précédentes même en tenant compte du vieillissement de la population. L’année 2021 se caractérise par la montée en charge de la campagne de vaccination contre la Covid-19 en complément des mesures de gestion et de prévention liées à la circulation de Sars-CoV-2. En 2021, la Covid-19 reste la troisième cause de décès en France (9,2 % de l’ensemble des décès) derrière les tumeurs (25,7 %), première cause et les maladies de l’appareil circulatoire (20,9%), seconde cause. La Covid-19 a directement causé le décès de 60 895 personnes en France en 2021, en majorité des personnes âgées (âge médian de 84 ans), qui étaient légèrement plus jeunes qu’en 2020 (âge médian de 86 ans en 2020).

    La publication Études et Résultats détaille, quant à elle, l’évolution de la mortalité due à la Covid-19, mois après mois, et par région. De plus, elle présente une première estimation des causes de décès en 2022. Comme détaillé dans Études et Résultats, le nombre de décès imputés à la Covid-19 a beaucoup évolué selon les mois de l’année, mais de façon différenciée selon les classes d’âges, avec, en particulier, une baisse prononcée des décès des personnes de plus de 85 ans tout au long du 1er semestre, alors que pour les personnes moins âgées, les évolutions ont été moins marquées. Ces évolutions par âge au cours de l’année peuvent être reliées au calendrier vaccinal contre la Covid-19 et à celui des mesures de gestion et de protection des personnes. Les deux-tiers des décès dus à la Covid-19 en 2021 ont eu lieu dans des établissements publics de santé, qui n’enregistrent par ailleurs que 43 % des décès toutes causes confondues. Par ailleurs, la mortalité due à la Covid-19 s’est intensifiée dans les départements et régions d’outre-mer (DROM) par rapport à 2020, avec en particulier un pic épidémique marqué en août 2021 aux Antilles.

    Une rupture dans la tendance de certaines grandes causes en 2021

    La mortalité due aux tumeurs continue de baisser tendanciellement, à l’exception des tumeurs du pancréas et des mélanomes, toujours en hausse, note l’étude. L’analyse des causes de décès met en évidence des hausses notables de la mortalité due aux maladies de l’appareil circulatoire en 2021 et aux maladies endocriniennes et de l’appareil digestif dès 2020. Ces hausses sont en rupture par rapport aux tendances des années 2015-2019. Les écarts relevés par rapport à la tendance passée sont cohérents avec les résultats internationaux. « Une première estimation des taux et du nombre de décès par cause, fondée sur un premier traitement complètement automatique des certificats de décès de 2022, suggère que ces hausses se poursuivraient en 2022 », expliquent les experts-es. Ces hausses de la mortalité pourraient être liées à des effets indirects de l’épidémie de Covid-19 (retard de prise en charge, isolement social plus important jouant sur les comportements, hausse de la consommation nocive d’alcool, difficultés d’accès aux soins, séquelles pour ceux dont la Covid-19 est en cause associée, …) sans qu’il soit à ce stade possible d’évaluer la part de ces facteurs sur la hausse observée. D’autres facteurs sans lien avec l’épidémie ne peuvent être exclus. Ces résultats incitent à mener des études complémentaires pour approfondir l’analyse de ces hausses de mortalité. Enfin, la crise sanitaire a accentué la tendance à la hausse de la proportion des décès qui surviennent à domicile, alors que la majorité des décès dus à la Covid-19 a lieu à l’hôpital. On observe un déplacement des décès pour d’autres causes (notamment les tumeurs) des établissements vers le domicile. Cela peut s’expliquer en partie par le plus fort recours à l’hospitalisation à domicile, même en dehors des périodes de crise épidémique.

    Catherine Vautrin, nouvelle ministre de la Santé, du Travail et des Solidarités

    Actuelle présidente de la métropole de Reims, Catherine Vautrin, chiraquienne historique puis sarkozyste, a été nommée jeudi 11 janvier à la tête d’un ministère élargi du Travail, de la Santé et des Solidarités. L’élue obtient un rôle de premier plan dans la nouvelle équipe de Gabriel Attal. En 2022, elle avait tenu la corde quelques temps pour devenir Première ministre, ce que souhaitait Emmanuel Macron. Mais dans l’entourage présidentiel, on avait fait pression pour que cette nomination à Matignon ne se fasse pas. Elle s'était notamment vu barrer la route de Matignon pour avoir participé à la mobilisation contre la loi autorisant le mariage aux personnes de même sexe, rappelle l’AFP. Exit ce handicap aujourd’hui, ce qui lui permet donc de récupérer un poste prestigieux. Catherine Vautrin est souvent présentée comme issue de la droite « libérale et sociale ». Elle a déjà occupé plusieurs postes gouvernementaux sous la présidence de Jacques Chirac : secrétaire d'État à l'Intégration (2004), aux Personnes âgées (2004-2005), puis ministre déléguée à la Cohésion sociale (2005-2007). Députée de la Marne à plusieurs reprises entre 2002 et 2017, Catherine Vautrin a également été vice-présidente de l'Assemblée nationale. Battue lors des législatives de 2017 par une élue du parti présidentiel, Catherine Vautrin s'est depuis concentrée sur la présidence du Grand Reims, où elle officie depuis 2014.

    Libération (11 janvier) a souligné une grande extension du portefeuille ministériel de la nouvelle titulaire (ils étaient trois pour un périmètre équivalent dans le gouvernement Borne : Agnès Firmin-le Bodo, Aurore Berger et Olivier Dussopt). Le quotidien y voit une « nouvelle preuve du moindre intérêt porté au système de soin en crise par Emmanuel Macron ». « Pour la première fois depuis l’arrivée d’Emmanuel Macron à l’Elysée, ce n’est plus un ministre plein que les acteurs de la santé auront comme interlocuteur (…) C’est perdre en visibilité. Et un peu plus en poids dans les arbitrages. Car, en confiant la responsabilité de ce vaste maroquin à Catherine Vautrin, présidente LR du Grand Reims, Emmanuel Macron marque en creux sa prise de distance avec une thématique très envahissante depuis quatre ans sur fond de pandémie et de crise multiforme du système sanitaire », analyse le journal. Cette nomination a suscité de nombreuses réactions sur X (anciennement Twitter). Citons Florence Thune, la directrice générale de Sidaction qui ironise : « Et comme disait Henri Salvador, le travail, c’est la santé » avec un émoticine de cri d’effroi. Ou encore l’association SOS Homophobie qui ne cache pas ses inquiétudes : « La composition du gouvernement annoncée est une douche froide pour les droits des personnes LGBTI.  La nomination de nombreux-ses ministres hostiles ou très ambigu-es sur les droits des personnes #LGBTI… qui ont nourri par leur positionnement la haine anti-LGBTI, est très inquiétante, dans un contexte d’ancrage et de persistance des LGBTIphobies dans la société française ».

    Un appel à créer une Fédération française pour le lien social

    Un collectif de plus de cent chercheurs-ses, médecins, professionnels-les de santé, politiques, a récemment publié (5 janvier) une tribune dans les colonnes du Monde. Les signataires y rappellent que l’isolement social a de graves conséquences sur la santé. « Nous, collectif d’acteurs engagés, partageons une conviction profonde : l’isolement social représente un ennemi silencieux aux conséquences alarmantes en matière de santé publique et de cohésion sociale. Les chiffres actuels nous interpellent et nous mettent face à une réalité incontestable : être socialement isolé accroît les risques de troubles mentaux et physiques, compromet l’efficacité des traitements, et entraîne des hospitalisations plus fréquentes », développent-ils-elles. Ils-elles affirment d’ailleurs que la solitude (tout particulièrement) est liée « à un risque de décès prématuré augmenté de 26 % tandis que l’isolement sociale le fait grimper à 29 % ». Et d’expliquer : « Ces statistiques nous alertent sur l’urgence d’agir ». « Alors que Santé publique France met en place des stratégies contre l’obésité, le tabagisme et la consommation d’alcool, il est impératif d’intégrer la lutte contre l’isolement social dans un programme national de santé publique » défendent les signataires, qui appellent à la « création d’une Fédération française pour le lien social » pour lutter aussi contre les méfaits de la solitude. « Nous appelons notre gouvernement, les scientifiques, les entreprises engagées dans l’amélioration de la société et les professionnels à se joindre à cette initiative cruciale. Il est urgent de prévenir et traiter l’impact dévastateur de la solitude, réduire les coûts croissants qui en découlent, et contribuer à construire une société fondée sur la confiance et le lien social. En investissant durablement dans ce domaine, non seulement nous améliorerons la qualité de vie de nos concitoyens, mais nous réduirons également les coûts de santé à long terme. Agissons ensemble pour prévenir et atténuer les conséquences profondes de la solitude et de l’isolement social en France ».

    27 % des Français-es estiment qu’Emmanuel Macron mène une bonne politique de santé

    Croire en l’action présidentielle ? Un sondage Elabe, intitulé « Les Français et la rentrée de l’exécutif », mené du 2 au 3 janvier 2024 sur un échantillon de 1 002 personnes, a cherché à comprendre ce que les Français-es pensaient de l’action présidentielle en matière de santé. Si le pouvoir d’achat doit être, selon eux-elles, la priorité numéro un pour l’exécutif (52 % de citations dans le top 3 des priorités), la santé s’invite aujourd’hui en deuxième position, à 35 %, indique Elabe. L’institut souligne d’ailleurs que : « Ce sujet est (…) à un niveau important auprès de tous les groupes de population. Il progresse notamment chez les électeurs de M. Le Pen (36 %, + 14) ». Reste que ce sont les personnes qui ont voté Yannick Jadot (EELV) qui sont le plus préoccupées par la santé, à 45 %. Ceux-celles de Valérie Pécresse (LR), en revanche, ne s’en soucient qu’à 25 %. Comme le point Elabe : les Français-es ne font confiance à Emmanuel Macron qu’à 27 % pour mener une bonne politique en matière de santé. « Soit l’un des scores les plus bas, derrière l’environnement (28 %), à égalité avec la gestion du conflit Israël/Hamas, devant l’immigration (26 %) et le pouvoir d’achat (22 %) », souligne l’institut. Une défiance qui pose question alors que le ministère de la Santé est exposé à une instabilité avec le récent départ du ministre de la Prévention et de la Santé, Aurélien Rousseau. Six ans et demi après l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron, seuls 11 % des Français-es estiment que le chef de l’État aura transformé le pays en profondeur d’ici la fin du second quinquennat (et seulement 19 % auprès de son électorat de premier tour en 2022). Au total, seuls 29 % des Français-es disent adhérer à ses idées, contre 70 % qui s’y opposent.

    Mediapart épingle la nouvelle ministre de la Santé pour 20 000 euros de cadeaux

    « Santé : la valse des ministres inquiète un secteur en crise », titrait Le Monde, le 21 décembre. Dans son article, le quotidien analysait les conséquences de ce turn over ministériel (cinq ministres en six ans) à la suite de la démission, mercredi 20 décembre, d’Aurélien Rousseau, du fait de son opposition au projet de loi « Immigration » et à la réforme de l’aide médicale d’État (AME) promise par Matignon, pour janvier 2024. Manifestement, cette « valse » pourrait faire un nouveau tour de piste. En effet, Agnès Firmin Le Bodo, tout juste nommée par intérim à la tête du ministère de la Santé et de la Prévention, a été épinglée jeudi 21 décembre, par Mediapart pour avoir reçu « sans les déclarer » des cadeaux d’une valeur estimée à 20 000 euros des laboratoires Urgo, en tant que pharmacienne. La ministre qui a pris du galon après la démission d’Aurélien Rousseau « est visée par une enquête judiciaire ouverte en juin 2023 pour avoir reçu des cadeaux, sans les déclarer », écrit le site d’information en ligne.

    Jeudi soir, le procureur de la République du Havre, Bruno Dieudonné, a confirmé à l’AFP qu’une enquête a été ouverte « du chef de perception non autorisée par un professionnel de santé d’avantages procurés par une personne produisant ou commercialisant des produits sanitaires, dans le prolongement de l’affaire qui a abouti à la condamnation des laboratoires Urgo en janvier 2023 par le tribunal correctionnel de Dijon ». Pharmacienne de profession, Agnès Firmin Le Bodo, qui dirige une officine au Havre (Seine-Maritime), « est soupçonnée de s’être fait livrer à 21 reprises, de 2015 à 2020, des produits de luxe — des montres, bouteilles de vin et magnums de champagne, coffrets pour des week-end, etc. — pour un montant total évalué à 20 000 euros, de la part des laboratoires Urgo », selon Mediapart. « Urgo cherchait ainsi à fidéliser les pharmaciens et à augmenter leurs marges commerciales », poursuit Mediapart. En Normandie, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) est saisie d’une quarantaine de dossiers. « Les cas les plus légers (moins de 1 000 euros de gratification) sont classés. Tandis que les autres dossiers donnent lieu à l’ouverture d’une enquête préliminaire, en juin 2023 », explique le site d’infos, selon lequel Agnès Firmin Le Bodo figure « parmi les plus gros bénéficiaires présumés ».

    Budget de la Sécu : une mesure sur les arrêts de travail censurée par les Sages

    Le Conseil constitutionnel a censuré jeudi 21 décembre une mesure décriée du budget de la Sécurité sociale (PLFSS 2024), prévoyant la suspension des indemnités journalières d’un-e salarié-e si un-e médecin mandaté-e par son employeur-se estime que son arrêt de travail est injustifié. Une disposition prévoyant la possibilité, pour la ministre de la Santé et de la Prévention, de limiter ou d’interdire la prescription par télémédecine de médicaments en rupture d’approvisionnement a également été censurée dans ce projet de loi de financement de la Sécu pour 2024, indique l’AFP. Le Conseil constitutionnel, saisi par les députés-es de gauche et les Républicains (LR), a, en revanche, repoussé l’accusation en « insincérité » des requérants-es, qui jugeaient que les prévisions de croissance, d’inflation et de dépenses étaient trop optimistes dans ce budget, définitivement adopté par le Parlement, début décembre. Sur les indemnités journalières, les Sages ont donné raison aux oppositions, qui estimaient que la mesure était contraire au droit pour une personne en incapacité de travailler « d’obtenir de la collectivité des moyens convenables d’existence ». Cette disposition permettait au-à la médecin mandaté-e par un-e employeur-se de remettre en cause un arrêt de travail, sans avoir à procéder à l’examen médical de l’assuré-e. Et de pouvoir le-la priver ainsi d’indemnités sans intervention systématique du contrôle médical de l’Assurance maladie. Concernant la prescription de médicaments par un acte de télémédecine, le Conseil a relevé que la disposition censurée pouvait « priver un patient de la possibilité de se voir prescrire un médicament nécessaire au regard de son état de santé au seul motif qu’il a consulté un médecin à distance ». En revanche, les Sages ont validé la limitation à trois jours — sauf exceptions — des arrêts de travail par téléconsultation. Une durée correspondant au délai de carence non indemnisé par l’Assurance maladie. L’institution a également jugé conforme la prise en charge « minorée » pour les patients-es qui refuseraient un transport sanitaire partagé avec d’autres malades.

    Santé : hausse de 8,1% des cotisations des mutuelles

    En hausse. Les complémentaires Santé à statut mutualiste prévoient une hausse moyenne de 8,1 % de leurs cotisations en 2024, selon une enquête de la Mutualité française parue mardi 19 décembre. C’est une augmentation « inédite depuis des années » et un « nouveau coup dur pour le portefeuille des Français-es ». Après une forte augmentation de leurs tarifs en 2023, les mutuelles prévoient donc cette nouvelle hausse moyenne de 8,1 % en 2024. La hausse devrait être de 7,3 % en moyenne pour les contrats individuels, et de 9,9 % en moyenne pour les contrats collectifs obligatoires (souscrits par les entreprises pour leurs salariés-es), selon les chiffres fournis par La Mutualité française. Les mutuelles sont la famille la plus importante de complémentaires Santé (avec 46 % des prestations versées), devant les assureurs (près de 35 % du marché) et les institutions de prévoyance (un peu moins de 20 %). Le gouvernement s’inquiète depuis plusieurs semaines des hausses de cotisations annoncées par les complémentaires Santé pour 2024, et du risque d’impact sur le pouvoir d’achat. Cette annonce a d’ailleurs été critiquée par l’ancien ministre de la Santé et de la Prévention, Aurélien Rousseau, avant sa démission surprise (20 décembre), sur fond de vote de la loi Asile et Immigration. Le ministre avait indiqué que si l’on pouvait « expliquer » des hausses « de 5 à 7 % », d’autres augmentations déjà annoncées et allant jusqu’à 12 %, étaient « inacceptables ». Pourquoi cette hausse ? « Les dépenses de santé ont été extrêmement dynamiques en 2023 », explique Éric Chenut, le président de la Mutualité française. « La hausse a été de + 6 % alors qu’on s’attendait plutôt à + 3 ou + 4 %. » La hausse est notamment alimentée par la revalorisation des salaires et tarifs des soignants-es, une plus forte consommation de soins, ou la diminution du remboursement des soins dentaires par la Sécu, passé de 70 % du tarif à 60 %.

    HPV : premiers résultats de la campagne vaccinale 2023

    Les pouvoirs publics ont lancé l’année dernière une vaste campagne de vaccination contre le HPV (papillomavirus) en direction des jeunes filles et jeunes garçons. Au 26 décembre, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) n’avait pas identifié de signal de sécurité. Concernant les objectifs de la campagne, les résultats sont en deçà de ce qui était attendu. Plusieurs freins peuvent être supposés, mais cela demandera certainement une analyse plus poussée : motivations variables d’établissements, un cas de chute post vaccination (malaise) très médiatisé, effets post-covid et activisme antivax, etc. ? En 2022, la couverture vaccinale n’était que de 41,5 % chez les filles et de 8,5 % chez les garçons un taux bien en dessous de l’objectif des 80 % à l'horizon 2030 fixé dans la stratégie décennale de lutte contre les cancers ou la Stratégie nationale de santé sexuelle (SNSS). Le gouvernement comptait sur cette nouvelle campagne pour « booster » ces chiffres, avec un objectif d’au moins 30 % des élèves de 5e vaccinés-es cette année, mais la campagne n’a pas encore pris l’ampleur souhaitée avec seulement environ 3 % des collégiens-nes ciblés-es vaccinés-es début décembre.

    « C’est encore un peu tôt pour dire que c’est un échec, mais s’il n’y a pas une reprise en main rapide et efficace, on se dirigera tout droit vers l’échec de cette campagne en France, contrairement à nos voisins européens », s’est alarmé le Dr Manuel Rodrigues (Institut Curie, Paris) auprès de Medscape, mi-décembre. Les effets indésirables déclarés étaient de 15 à la date du 30 novembre, puis 19 ensuite, dont onze graves (majoritairement à type de malaise ou de réaction allergique). Les personnes avec effet grave étaient en voie de rétablissement. L’ANSM a recommandé des mesures de prévention des chutes/blessures post-vaccination. Face à ces effets somme toute mesurés au regard des dizaines de milliers d’injections, il faut rappeler que les HPV sont responsables chaque année de 6 400 nouveaux cancers, 30 000 lésions pré-cancéreuses du col, et que la vaccination permet de prévenir 90 % des infections.