Je fais un don

    L’actu vue par REMAIDES : "VIH, IST : les actus thérapeutiques"

    • Actualité
    • 14.02.2024

    prep

    Par Jean-François Laforgerie et Fred Lebreton 

    VIH, IST : les actus thérapeutiques

    Un nouvel essai clinique qui teste la Prep par lavement rectal, le succès de Dry January en France, la campagne de vaccination de la grippe prolongée d’un mois. Les sujets importants sur le VIH et les IST n’ont pas manqué ces derniers jours. La rédaction de Remaides fait le point.

    Une Prep par lavement rectal?

    Un lavement rectal, également appelé lavage intestinal ou lavement anal, est une procédure médicale ou d'hygiène intime qui implique l'introduction d'un liquide dans le rectum (la dernière partie du côlon) par l'intermédiaire de l'anus. Cette procédure est généralement réalisée dans le but de nettoyer le rectum et le côlon, soit à des fins médicales, telles que la préparation à une intervention chirurgicale ou un examen médical, soit à des fins d'hygiène intime et de confort personnel, notamment pour soulager la constipation ou avant une pénétration sexuelle anale réceptive. Il est important de noter que l'utilisation de lavements rectaux à des fins d'hygiène personnelle devrait être effectuée avec précaution car un usage excessif peut avoir des effets néfastes sur la santé intestinale. En cas de besoin médical, il est recommandé de consulter un professionnel de la santé pour obtenir des conseils appropriés.

    Partant du principe que le lavement rectal était une pratique courante chez les hommes ayant des rapports sexuels anaux réceptifs, des chercheurs-ses se sont posé la question de créer un produit de lavement contenant une Prep VIH à base de ténofovir. Cette nouvelle méthode pourrait être une alternative prometteuse à la Prep par voie orale ou injectable, selon les résultats d'un essai de phase 1 mené aux États-Unis, justifiant ainsi la poursuite de leur développement rapporte le site The Body Pro.

    Cette étude de phase 1, menée sur un seul groupe, a évalué la sécurité, l'acceptabilité et les paramètres pharmacologiques de trois lavements rectaux à base de ténofovir en Prep chez 21 hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) séronégatifs au VIH. La plupart des participants étaient des hommes blancs, et l'âge moyen était de 38 ans. Les participants ont utilisé chacun des trois produits une fois, avec une évaluation pendant une semaine par la suite, et une période de repos d'un mois avant d'essayer le lavement suivant. Les lavements étaient très bien acceptés, avec 94 % des participants déclarant qu'ils les utiliseraient avant un rapport anal réceptif, s'ils étaient prouvés efficaces en Prep. Les concentrations moyennes maximales de ténofovir étaient significativement inférieures aux concentrations résiduelles de la formulation orale de ténofovir disoproxil fumarate utilisée pour la Prep orale (en comprimés). Les concentrations du médicament dans le côlon étaient supérieures à celles nécessaires pour prévenir l'acquisition du VIH jusqu'à sept jours après l'utilisation du lavement. À ce moment-là, l'un des trois lavements dépassait toujours les concentrations médicamenteuses rapportées pour l'utilisation de ténofovir disoproxil fumarate en Prep à la demande (vs tous les jours).

    Après que le tissu colorectal ait été exposé au VIH dans une boîte de Petri (mise en culture de micro-organismes et toute flore), la réplication du virus a été significativement réduite par rapport aux niveaux initiaux avant la dose. Bien que les concentrations médicamenteuses et les effets préventifs soient similaires à ceux du médicament oral, significativement moins de médicament est resté dans le système des participants au-delà du site potentiel de transmission du virus. Les chercheurs-ses estiment que cette étude préliminaire indique qu'un seul lavement pourrait constituer une option de Prep à la demande et correspondant aux comportements de nombreux hommes ayant des rapports anaux réceptifs, c'est-à-dire le lavage anal avant les rapports. Une phase 2 de cette étude est en cours. À suivre…

    Dry January : la pause d'alcool en janvier adoptée par les Français-ses

    Pour sa cinquième édition, le Défi De Janvier – Dry January s’est définitivement installé dans les habitudes de millions de Français-es affirme la Fédération Addiction dans un communiqué inter associatif (01er février) : « Si le gouvernement est dans le déni, les Françaises et les Français ont elles et eux bien compris l’intérêt du défi de janvier ! Avec, cette année, plus de cinq millions de participants-es estimés-es et des partenaires de plus en plus nombreux, cette campagne de santé publique inédite est définitivement installée dans les habitudes et ne demande qu’à convaincre encore plus de monde dans les années qui viennent » souligne la Fédération Addiction.

    Selon un sondage Panel Selvitys (réalisé du 8 au 17 janvier 2024 par Panel Selvitys auprès d’un échantillon représentatif de 5 000 répondants-es en France métropolitaine), 5,1 millions de personnes ont participé au Dry January – Défi De Janvier cette année et de plus en plus des personnes s’inscrivent sur dryjanuary.fr (près de 28 000 personnes, une augmentation de 75 % par rapport à 2023). Les relais se multiplient dans les médias et les réseaux sociaux. De nombreuses boissons alternatives sans alcool émergent dans les bars et les magasins, de nouvelles collectivités et associations soutiennent la campagne. Cette année et pour la première fois en France, l’étude « JANOVER » co-portée avec l’université de Lyon permettra d’évaluer l’impact concret du Dry January – Défi De Janvier à moyen et à long terme sur ses participants-es. En quelques jours, celle-ci a déjà pu obtenir près de 5 000 inclusions : les résultats sont attendus courant 2024.

    « La société française semble avoir bien compris le sens et l’intérêt de cette pause d’alcool et seul l’État semble encore et toujours passer à côté » déplore la Fédération Addiction.

    Grippe : la campagne de vaccination prolongée jusqu'au 29 février

    L’épidémie de grippe, qui avait déjà gagné toute la métropole mi-janvier, s’est encore intensifiée à la fin du mois, a annoncé Santé publique France dans son bulletin du 31 janvier. Entre le 22 et le 28 janvier, « l’ensemble des indicateurs étaient en forte hausse en médecine de ville et à l’hôpital dans toutes classes d’âge », a ainsi constaté l’agence de santé. Le bilan hebdomadaire n’est pas bon sur tout le territoire, en Guyane, Guadeloupe et en Martinique. En revanche, l’épidémie a pris fin à Mayotte. Dans ce contexte, la campagne de vaccination, qui vise notamment les personnes âgées de plus de 65 ans et les personnes vivant avec le VIH, a été prolongée d’un mois par les autorités sanitaires. Initialement prévue jusqu’au 31 janvier, elle doit désormais se poursuivre jusqu’au 29 février.

    Que faire en cas de troubles cognitifs quand on vit avec le VIH?

    Au fur et à mesure qu'elles avancent en âge, les personnes vivant avec le VIH peuvent être confrontées à des troubles cognitifs. Qu'il s'agisse de pertes de mémoire, de trouble de l'attention, de difficultés de concentration, il est important d'en parler. Actions Traitements vous invite à découvrir leur toute nouvelle interview d'expert dans cette vidéo pour laquelle l’association a posé ses questions à Lise Malvy, psychologue spécialisée en neuropsychologie, qui intervient à l'hôpital Bicêtre AP-HP en banlieue parisienne. Dans la vidéo, Lise Malvy donne la définition des troubles de la mémoire et de l’attention et répond à ces questions : Quel est le lien entre VIH et troubles cognitifs ? Pourquoi, quand et qui consulter ? Comment peut-on faire travailler les fonctions cognitives ?

    ➡️​ Retrouvez les actualités d’Actions Traitements sur leur site et pour toutes questions, vous pouvez contacter leur ligne d'écoute au 01 43 67 00 00 (du lundi au jeudi entre 15H et 18H).