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    Les activistes marchent, les gouvernements piétinent

    • Communiqué
    • 19.07.2016

    Cette première journée de conférence mondiale a été marquée par la forte mobilisation des milliers d'activistes et de personnes vivant avec le VIH, réunis cette semaine à Durban pour appeler la communauté internationale à intensifier son combat contre l'épidémie.

     

    Premier temps fort de la journée : la grande "March for Health" organisée par  Treatment Action Campaign, la plus importante association de personnes touchées en Afrique du Sud. Avant même les discours d'ouverture de la conférence, nos militants ont battu le pavé aux côtés de nos camarades sud-africains et de milliers de personnes séropositives, pour réclamer des traitements de qualité pour touTEs. Les 8000 marcheurs ont dénoncé le décalage entre la promesse politique d'en finir avec l'épidémie de sida et la réalité : un accès aux traitements largement sous-financé et des systèmes de santé dans les pays du Sud proches du point de rupture.

     

    Comme le déclare Anele Yawa, secrétaire général de Treatment Action Campaign : "Aujourd'hui en Afrique du Sud, 440 personnes mourront du sida. 440 personnes de plus demain et encore autant après demain. 18 personnes chaque heure. Nos leaders politiques insistent sur les millions de personnes désormais sous traitement, mais nous devons rappeler la réalité : la majorité des personnes touchées n'y ont toujours pas accès, à cause de financements insuffisants et du prix prohibitif des médicaments."

     

    Aurélien Beaucamp, président de AIDES, confirme : "Vu d'ici, l'objectif d'en finir avec l'épidémie de sida d'ici 2030 parait bien optimiste quand 20 des 37 millions de personnes qui vivent avec le virus n'ont toujours pas accès au traitement.". La situation est d'autant plus préoccupante que pour la première fois en 20 ans, les financements des pays riches accusent une baisse notable. Une baisse qui met en péril les progrès réalisés.

     

    Une cérémonie d'ouverture marquée par les paroles engagées de Charlize Theron : "Nous avons tous les outils pour le faire, pourquoi n'avons-nous pas encore vaincu cette épidémie ? On nous répond 'Trop cher, trop politique'. Ce ne sont pas des réponses, ce sont des excuses" a-t-elle déclaré à la tribune. Ce message était directement adressé aux dirigeants des pays riches qui ont toutes les cartes en main et rechignent encore à accentuer leur effort envers les pays les plus pauvres.

     

    Paul, activiste africain vivant avec le VIH, a ensuite pris la parole suite à un zap organisé à la tribune. Il a parfaitement fait écho aux mots de Charlize Theron en qualifiant la France et les Etats-Unis de "flatliners".

    La France est ainsi directement montrée du doigt pour la stagnation de sa contribution au Fonds Mondial.

     
    "Effectivement la France ne montre pas le bon exemple" conclut Aurélien Beaucamp. "La décision de François Hollande de ne pas augmenter la contribution française au Fonds Mondial de lutte contre le sida, à un moment charnière comme celui que nous vivons, est un très mauvais signal. Le Président Hollande porte une lourde responsabilité dans la démobilisation de la France, qui a pourtant joué un rôle de leader pendant des années".

     

    Nous espérons que ces appels agiront comme un électrochoc sur le Président de la République, qui a deux mois avant la conférence de reconstitution du Fonds mondial, le 16 septembre prochain à Montréal, pour se remettre "en marche".

    CONTACT

    Durban

    Antoine Henry
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