L’Actu vue par Remaides : « Santé : les dépenses 2024, ça compte ! »
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- 29.10.2025

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Par Jean-François Laforgerie
Santé : les dépenses 2024,
ça compte!
La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) a publié, fin septembre, des données sur « les dépenses de santé en 2024 ». L’ensemble constitue un panorama qui présente les comptes de la santé, retrace l’ensemble des dépenses de santé en fonction de leur financeur, en analyse les résultats en 2024, et les replace dans une perspective internationale. Voici quelques chiffres clefs.
En 2024, la dépense courante de santé s’élève à 333 milliards d’euros en France. Elle progresse de 3,6 % sur un an après + 3,4 % en 2023, « ce qui est une des plus faibles progressions d’Europe », constate la Drees. Parmi les postes à croissance rapide, les coûts de gestion du système de santé augmentent de 4,9 %, en particulier ceux des organismes complémentaires. Les dépenses de prévention progressent légèrement (+ 0,9 %), après avoir diminué de 50,4 % entre 2021 et 2023 avec la sortie progressive de la crise sanitaire liée à la Covid-19. Les dépenses de soins de longue durée augmentent de 3,4 % entre 2023 et 2024. La part de la dépense courante de santé dans le PIB (produit intérieur brut) demeure stable à 11,4 % comme en 2023.
Quelle répartition des dépenses ?
La consommation de soins et de biens médicaux a atteint 255 milliards d’euros en 2024. Elle regroupe les soins hospitaliers, les soins ambulatoires (soins en cabinet libéral, en centre de santé, activités techniques et auxiliaires) et les biens médicaux (médicaments et dispositifs médicaux).
Les soins hospitaliers représentent près de la moitié de la consommation de soins et de biens médicaux (47 %) soit 120,8 milliards d’euros. Ils progressent de 2,9 % en 2024 par rapport à 2023. « Dans cet ensemble, l’hôpital public s’établit à 93,6 milliards d’euros (+ 2,6 %) et le secteur privé à 27,1 milliards d’euros (+ 4,0 %) », explique la Drees. L’activité du secteur public hospitalier reste inférieure d’environ 3,5 % à celle de 2019, malgré l’accélération des volumes consommés en 2024 (+2,3 % après +2,1 %).
En médecine, chirurgie, obstétrique et odontologie, l’activité à l’hôpital public retrouve son niveau de 2019. Le secteur privé conserve une croissance plus régulière depuis 2022, davantage portée par les volumes que par les prix.
Les soins ambulatoires représentent 31 % de la consommation de soins et de biens médicaux, et s’élèvent à 77,8 milliards d’euros. Ils progressent de 4,0 % en 2024, conséquence de la hausse des volumes de soins consommés en ville (+ 1,7 % sur un an), plus marquée chez les spécialistes (+ 2,3 %) que chez les généralistes (0,4 %), et des revalorisations tarifaires mises en œuvre depuis 2023 (notamment sur les forfaits techniques d’imagerie, les médecins, les sage-femmes et les auxiliaires médicaux-les).
La croissance des activités techniques et auxiliaires (+ 2,9 % globalement) est plus contrastée : l’imagerie est très dynamique (+ 7,8 %), tandis que la biologie recule un peu en valeur (- 0,7 %), sous l’effet d’une baisse des tarifs sur les analyses et prélèvements, qui voient leurs prix baisser de 8,1 %, du fait du protocole pluriannuel prix/volume, souligne la Drees. Les dépenses de transports sanitaires progressent à un rythme modéré de 2,3 %. Les dépenses de biens médicaux s’établissent à 56,2 milliards d’euros, dont 34,5 milliards d’euros de médicaments. La consommation de médicaments est dynamique en valeur (+ 5,5 %), portée par les volumes (+ 7,3 %).
En 2024, les prix de la consommation de soins et de biens médicaux augmentent de 0,6 %, soit moins que l’inflation totale (2,0 %). Les prix augmentent en ville de 2,5 %, soutenus par des revalorisations tarifaires importantes, pour les sage-femmes et les auxiliaires médicaux-les notamment. Cette hausse des prix des soins de ville est tempérée par celle des prix des soins hospitaliers, qui augmentent très peu en 2024 (+ 0,5 % dans le secteur public, + 0,9 % dans le secteur privé), et par la baisse des prix des activités techniques et auxiliaires.
Qui finance quoi ?
La structure de financement de la consommation de soins et de biens médicaux évolue un peu en 2024 : la part du financement de la santé assuré par les administrations publiques (Sécurité sociale et État) recule de 0,5 point en 2024, pour s’établir à 79,4 %, soit 202 milliards d’euros. À l’inverse, la part de la consommation de soins et de biens médicaux prise en charge par les organismes complémentaires augmente de 0,3 point pour atteindre 12,8 %, soit 33 milliards d’euros. La part de la consommation de soins et de biens médicaux financée par les ménages augmente légèrement, de 0,1 point : elle représente ainsi 7,8 % de la consommation de soins et de biens médicaux.
Et la Drees d’expliquer : « Cette progression limitée est la résultante de trois évolutions qui jouent en sens contraire : la prise en charge à 100 % des personnes en affection de longue durée (ALD), qui fait, chaque année, progresser mécaniquement la part de la consommation de soins et de biens médicaux prise en charge par la Sécurité sociale et, cette année, la baisse des remboursements publics de certains soins, et le doublement des franchises et participations forfaitaires, qui entraîne une plus grande contribution des ménages au financement de la consommation de soins et de biens médicaux. Sur le champ de la dépense courante de santé qui inclut la consommation de soins et de biens médicaux, mais aussi les dépenses de prévention, les soins de longue durée et les coûts de gestion du système de santé, le reste à charge s’établit à 10,2 %.
Source : Les dépenses de santé en 2024 - Résultats des comptes de la santé - Édition 2025. Panorama de la DREES paru le 30/09/2025, sous la direction de Clément Delecourt et Mathilde Didier.
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