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    Fonds mondial : Macron condamne des millions de malades et sabote l’héritage français en santé mondiale

    • Communiqué
    • 21.11.2025

    Fonds mondial : Macron condamne des millions de malades et sabote l’héritage français en santé mondiale

    Alors que le monde n’a jamais fait face à un tel risque de reprises épidémiques, la France s’affiche en grande absente de la lutte contre les pandémies en ne contribuant pas à la reconstitution des ressources du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, organisée par les dirigeants sud-africain et britannique en marge du G20 à Johannesburg.

    action publique 12 novembre bastien andré

    Action publique organisée à Bercy le 12 novembre 2025 pour dénoncer le désengagement financier de la France dans la lutte internationale contre le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme (© Bastien André)

    Ce vendredi 21 novembre se tenait à Johannesburg, en Afrique du Sud, le sommet de reconstitution des ressources du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. Cette réunion triennale permet de collecter les financements de donateurs publics et privés pour financer la prévention et les traitements pour les malades.

    Alors que la France était jusqu’ici le deuxième contributeur du Fonds, dont elle avait même largement participé à la création, le Président Macron n’a, pour la première fois, pas participé au sommet et aucune promesse de contribution n’a été annoncée. Cet acte constitue un abandon des malades, de la santé mondiale et de la lutte contre les épidémies les plus meurtrières du monde. Elle sape toute crédibilité diplomatique de la France en santé.

    Un écosystème dans une crise sans précédent

    L’année 2025 a été marquée par la suspension brutale de l’aide étasunienne qui a plongé la santé mondiale dans une crise sans précédent. La suspension puis la diminution radicale des financements de USAID et notamment de Pepfar, l’agence qui finançait la majorité des programmes de lutte contre le VIH/sida dans le monde, a signé une régression historique. De nombreuses associations, cliniques et centres de santé ont été obligés de fermer leurs portes et d’interrompre leurs activités de prévention ou de prise en charge des personnes vulnérables aux trois maladies. Pourtant, malgré des coupes drastiques dans l’action bilatérale, l’administration Trump a décidé de maintenir sa contribution multilatérale via le Fonds mondial.

    Loin des 18 milliards visés, le Fonds mondial n’est parvenu à récolter que 11,34 milliards, soit 4 milliards de moins qu’en 2022. Ce manque à collecter se traduira par un manque à soigner. Dans cet échec, la France porte une lourde responsabilité. En annonçant aucune contribution, elle laisse mourir plus de deux millions de personnes, prive près de 3 millions de personnes d’accès à un traitement antirétroviral, empêche 57 millions de personnes d’accéder à un dépistage pour la tuberculose et annule la livraison de plus de 200 millions de moustiquaires dans les zones à risque du paludisme.

    Un abandon mortel de la part de la France

    Pourtant, Emmanuel Macron se présentait comme un leader de la santé mondiale en ayant accueilli avec succès la sixième conférence de reconstitution à Lyon en 2019, et en augmentant à deux reprises la contribution française pour la porter à 1,6 milliard d’euros en 2022. Après tant d’efforts, le Président trahit l’héritage français en santé mondiale et abandonne les malades à leur sort.

    Pour ne pas définitivement se résoudre à une telle catastrophe, le Président doit impérativement prendre ses responsabilités et annoncer une contribution au Fonds mondial qui se maintienne au moins au niveau de 2022. Il revient également aux parlementaires de s’assurer que les financements pour la santé mondiale figurent dans la loi de finances, notamment par la redirection des taxes de solidarité internationale - taxe sur les transactions financières et sur les billets d’avion -, conformément à leur objectif initial.

    Contacts presse : 

    Margot CHERRID (AIDES) 
    mcherrid@aides.org
    +33 6 10 41 23 86

    Leïla BAHLOUL (AIDES) 
    lbahloul@aides.org
    +33 6 22 48 04 46

    À télécharger

    Le communiqué