Communiqué
Le 28 avril 2024

Suspension temporaire des activités du Caarud de Paris 2ème

Nous avons été informés-es ce matin lors d’un rendez-vous avec l’ARS Île-de-France de sa décision de suspendre temporairement les activités du Caarud Paris 2ème, situé au 76 rue de Cléry, à partir du 28 avril 2025.

Cette décision s’appuie sur l’impossibilité actuelle de garantir un cadre sécurisant pour mener à bien nos actions. En effet, au cours des dernières semaines, nous avons été confrontés-es à une montée des tensions menant à des situations mettant en cause la sécurité des militants-es, des usagers-ères accompagnés-es et des riverains-es. Dans ce contexte, il nous apparaît nécessaire de faire une pause temporaire dans l’accueil physique du Caarud.

Cette suspension concerne l’accueil sur le site rue de Cléry et nous restons pleinement mobilisés-es pour continuer nos actions hors les murs, en allant à la rencontre des personnes sur le terrain afin d’éviter toute rupture d’accompagnement. Évidemment, les actions hors les murs ne peuvent durablement fonctionner sans un lieu physique d’appui ouvert.

Dans son communiqué annonçant la décision, l’ARS Île-de-France rappelle le rôle majeur du travail mené au sein des Caarud pour protéger, à la fois, la santé des usagers-ères de drogues, et lutter contre la circulation du VIH et des hépatites virales (mise à disposition de matériel de prévention des risques infectieux, accompagnement vers le système de soins, soutien dans l’accès aux droits…)¹.

Si les Caarud portent une mission de santé publique, les actions de réduction des risques proposées font régulièrement l’objet de questionnements et d'incompréhensions de la part du voisinage. Le travail de médiation auprès des riverains-es est une partie intégrante des activités des équipes mobilisées. Ainsi, nous restons engagés-es, en lien avec l’ensemble des parties prenantes, pour co-construire l’avenir du Caarud afin de permettre des conditions d’accueil sécurisé, apaisé et durable.

Cette situation dans le 2ème arrondissement n’est pas récente. La présence d’usagers-ères de drogues à la rue est très ancienne dans ce quartier. C’est pour cette raison qu’il est nécessaire d’y avoir un lieu d’accueil. Plus que jamais, nous appelons à amplifier la réponse globale aux besoins des personnes, en termes d’espace de consommation et d’hébergement d’urgence, qui contribuent très directement à la tranquillité publique.

¹ D’après un rapport de 2022 de l’ONUSIDA, le risque de contracter le VIH est 35 fois plus élevé chez les personnes qui consomment des drogues par injection. Selon Santé publique France, les injecteurs-rices concentrent environ 65% des nouvelles contaminations à l’hépatite C chaque année.