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    PREP EN VILLE : NOUVEAU REPORT, NOUVELLES CONTAMINATIONS VIH À CRAINDRE

    • Communiqué

    En dépit des alertes des associations et d’annonces récentes qui semblaient enfin annoncer le dénouement d’une attente interminable, la Direction générale de la santé (DGS) a fait savoir que l’autorisation de la primo-prescription de la Prep en ville n’est toujours pas effective. Une situation incompréhensible et intenable qui fait suite à une bien trop longue série d’échecs successifs sur ce dossier de santé publique pourtant primordial. Le décret d’application retoqué par le Conseil d’État en janvier dernier pour des raisons purement juridiques n’aura pas suffi à tirer des leçons. AIDES dénonce aujourd’hui un manque flagrant de volonté politique sur la prévention diversifiée. Combien de nouvelles contaminations au VIH faudra-t-il pour prouver l’utilité de la Prep ?

    La Prep en ville : une mesure de santé publique indispensable encore délaissée

    L’efficacité de la Prep n’est plus à prouver : ce traitement préventif contre le VIH est d’une très grande efficacité lorsque les schémas de prises sont respectés, comme le révèle l’étude ANRS Prévenir. Son accès aux plus grand nombre de personnes exposées au VIH est donc indispensable. En ce sens, la Direction générale de la santé (DGS) avait demandé à la Haute autorité de santé (HAS) de préparer pour la mi-avril une réponse rapide permettant aux médecins de ville d’initier la Prep en période de crise sanitaire. On observe effectivement un net recul des prescriptions par rapport à l’année précédente : 27 435 prescriptions en moins ont été effectuées entre mars et septembre. Un chiffre que l’on peut expliquer par la saturation des hôpitaux et l’incitation à ne s’y rendre que pour un motif « vital ».

    Une demande urgente, et pourtant ! A quelques jours de sa publication, la DGS a annoncé que le texte ne pourrait être appliqué en l’état. Une décision complémentaire de l’ANSM (L'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé) non anticipée par la DGS  est nécessaire et celle-ci n’arriverait pas avant de longues semaines. L’autorisation de la primo-prescription de la Prep par les médecins de ville est donc à nouveau reportée et aucune date n’a été précisée.

    Alors même que la DGS estime entre 1 000 à 2 400 le nombre de contaminations annuelles évitées grâce à la Prep, les pouvoirs publics ne semblent toujours pas prendre la mesure de l’urgence de la mise à disposition de cet outil efficace à 100 % contre le VIH. Un flou qui fait le jeu de l’épidémie à VIH-sida.

    Un manque d’engagement inacceptable

    Une crise sanitaire, un décret raté en janvier dernier et cinq longues années n’auront pas suffi au gouvernement pour ouvrir véritablement l’accès à cet outil majeur de prévention. Olivier Véran, ministre des Solidarités et de la Santé, témoignait pourtant en décembre dernier, de la nécessité de faire évoluer les « modalités de prescription […] pour que tous les médecins, en ville comme à l’hôpital, puissent prescrire et initier la Prep. C’est l’assurance d’un maillage territorial efficace, d’une plus grande diffusion auprès des professionnels de santé d’une approche en santé sexuelle globale. » (2).

    « Une fois de plus, le gouvernement faillit à prendre les mesures nécessaires pour protéger les populations vulnérables du risque de contamination au VIH. Nous ne pouvons plus tolérer ce manque d’investissement et de considération du gouvernement sur les sujets de prévention diversifiée » a déclaré Aurélien Beaucamp, président de AIDES.

    Aujourd’hui, nous demandons urgemment :

    • L’autorisation de la primo-prescription de la Prep par les médecins de ville ;
    • Des dispositifs et moyens pour accompagner le déploiement de la Prep ;
    • Une meilleure disponibilité de la Prep dans les CeGIDD ;
    • La mise en place de campagnes nationales de santé publique sur cet outil ;
    • Des dispositifs ciblés pour informer les populations les plus exposées au VIH de l’existence et de l’accessibilité de la Prep.

     

    Sources :

    1.   RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2017-065R
    2.   Journée mondiale de lutte contre le sida : Olivier Véran rappelle les engagements du Gouvernement en matière de lutte contre le VIH et appelle les Français à rester vigilants

     

    Contact presse :

    Adèle Simon
    06 98 68 01 68 / asimon@aides.org