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    Médicament : contre la roue de la fortune, AIDES demande le juste prix !

    • Communiqué
    • 06.04.2017

    Aujourd’hui 6 avril, les militants-es de AIDES ont investi la place Edmond Michelet à Paris pour une grande « kermesse du médicament ». Objectif : sensibiliser le public aux dérives du système de fixation des prix. Les passants étaient invités à faire tourner notre « roue de la fortune » pour découvrir les prix exorbitants fixés par l’industrie pharmaceutique pour certains traitements innovants contre l’hépatite C, la leucémie ou le VIH. Des prix qui remettent en cause un principe fondamental :  l’égalité devant le soin.

    En mettant en lumière les différences de prix aberrantes d’un pays à l’autre pour la même molécule, nous avons voulu montrer les conséquences d’une politique des brevets qui privilégie la logique de profit au détriment de l’intérêt des malades. « Une cure de trois mois contre l’hépatite C est vendu 28000€ en France contre 300 euros en Inde. On est en droit de se demander comment se passent les négociations entre les fabricants et les pouvoirs publics, et si ces derniers utilisent réellement toutes les armes à leur disposition pour faire baisser les prix.», explique Aurélien Beaucamp, président de AIDES.

    Des dispositifs inscrits dans la loi permettraient en effet d’inverser le rapport de force :

    -       la fixation unilatérale : l’Etat a le pouvoir d’imposer son prix au laboratoire

    -       la licence d’office : l’Etat peut, pour des raisons de santé publique, décider de lever le brevet du fabricant

     

    Les dérives constatées sur les prix des traitements contre l’hépatite C ne sont pas un cas isolé. De nouvelles molécules contre le VIH ou certains cancers voient également leur prix s’envoler, concernant des dizaines de milliers de personnes. Conséquence : une menace directe pour la pérennité de notre système de santé solidaire, et une remise en cause de l’égalité devant le soin.

    Pour AIDES, cette situation est inacceptable.  Nous demandons :

     

    -       L’assainissement du système des brevets, afin que seules les réelles inventions bénéficient d’une protection

    -       L’amélioration du processus de fixation des prix, par davantage de transparence dans les négociations entre l’industrie et les pouvoirs publics, et la présence de représentants-es des malades à la table des négociations,

    -       Que les Etats se saisissent enfin des outils à leur disposition pour peser dans les négociations, comme la fixation unilatérale et la licence d’office.

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    Cette action s’inscrit dans le cadre du la campagne présidentielle de AIDES,#REVEndiquons2017 : 17 mesures concrètes pour en finir avec le sida et les hépatites, et transformer la société.

    Zoom sur ces médicaments trop chers

    Le Sovaldi : traitement contre l’hépatite C produit par le laboratoire Gilead

    Prix : 28 000 € pour trois mois. fin mars 2017ce prix était même de 41 000 € en France. Contre 300 euros en Inde et alors que des chercheurs ont démontré qu'à 62 euros, le médicament resterait rentable (Hill, 2016).

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    230 000 personnes en France éligibles au traitement, 170 millions dans le monde.

     

    Le Glivec, un traitement contre la leucémie produit par Novartis

    Prix : 40 000 € par an et par patient

    Coût de production estimé : 200 €

     

    Le Keytruda : traitement contre le mélanome produit par MSD France

    Prix : 100 000 € par an et par patient