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    7ème reconstitution du Fonds mondial : des objectifs manqués aux conséquences dramatiques

    • Communiqué

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    Communiqué de presse de AIDES

    Colère et déception. Voici les sentiments que nous sommes nombreux-ses à éprouver suite à la promesse de don de 14,25 milliards dollars formulée lors de la 7ème reconstitution du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, ce 21 septembre, à New-York. Un manque de volonté politique affligeant compte-tenu de la situation inquiétante des épidémies dans le monde.

    Puisque la plupart des États des Nords semblent l’oublier, AIDES tient à le répéter : le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme continuent de faire des ravages à travers le monde. Aujourd'hui encore, 10 millions de personnes séropositives sont privées de traitement et 650 000 personnes sont mortes de maladies liées au sida pour la seule année 2021.

    L’enjeu était capital pour cette reconstitution : rassembler 18 milliards de dollars pour sauver 20 millions de vies en trois ans. Cette somme n’aurait pas suffi à éradiquer les trois épidémies d’ici 2030, mais aurait toutefois permis au Fonds mondial de maintenir ses actions après les conséquences dramatiques de la crise Covid. Rappelons-le, entre 2019 et 2020, le nombre de dépistages a chuté de 22%.

    Ne pas investir avec courage aujourd’hui est un acte irresponsable, qui se traduira par des conséquences terribles sur la santé des personnes marginalisées, infectées et affectées par les trois maladies.

    Nous sommes consternés-es à l’idée que la solidarité n’ait pas été un argument suffisant pour mobiliser les Etats donateurs. Nous sommes également saisis-es par l’inconsidération des enjeux liés à la santé mondiale. L’exemple du Covid nous l’a démontré : si tout le monde n’est pas à l’abri, personne n’est à l’abri.

    Avec 1,6 milliards, la France envoie un signal catastrophique 

    La contribution française à hauteur de 1,6 milliards d’euros est une nouvelle désastreuse. Elle ne permettra pas d’atteindre l’objectif onusien de 2030 sans sida et empêchera le Fonds mondial de poursuivre l’intégralité de ses actions. La seule solution juste aurait été de s’aligner sur la demande de 2 milliards d’euros portée par AIDES.

    Emmanuel Macron avait pourtant manifesté un engagement fort dans la lutte contre le VIH/sida lors de la 6ème Conférence de reconstitution du Fonds mondial, à Lyon, en octobre 2019. Le Président de la République avait alors formulé une promesse de don de 1,3 milliards d’euros et déclaré : “L'objectif d'éradication en 2030, [...] il est atteignable si aujourd'hui nous sommes au rendez-vous de nos responsabilités.” Trois ans après, nous déplorons qu’Emmanuel Macron refuse d’investir à la hauteur des enjeux et renvoie un signal si négatif.

    Dans un contexte où d’autres donateurs menaçaient déjà de faire des contributions trop basses, la France pouvait se positionner comme une force vive dans la lutte contre les inégalités en matière de santé. Elle pouvait conforter ses propres valeurs et priorités dans l’action du Fonds mondial. Ce n’est pas le choix qui a été fait.

    Camille Spire, présidente de AIDES, affirme : “Nous ne cesserons de militer pour un monde où se mobiliser fortement pour mettre fin à trois des maladies les plus mortelles de la planète ne suscitera ni hésitation, ni défiance. Ce jour n’est pas encore arrivé.

    AIDES continuera son action et sa sensibilisation pour que la fin du VIH/sida soit prononcée au plus proche des délais auxquels s’est engagée la communauté internationale. Nous resterons ainsi particulièrement vigilants-es à ce que la France honore sa promesse de 2019 et verse, en temps et en heure, la contribution qu’elle vient d’annoncer.

    Contact presse :
    Margot Cherrid - mcherrid@aides.org - 06 10 41 23 86