L’Actu vue par Remaides : « Besoin d’un-e médecin ? Suivez le bon chemin »
- Actualité
- 31.07.2025
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Par Jean-François Laforgerie
Besoin d'un-e médecin, cet été ?
Suivez le bon chemin
Les urgences continuent de connaître une forte activité en 2025, comme c’était déjà le cas les années précédentes. Par conséquent, les pouvoirs publics relancent leur campagne estivale destinée à « « faire connaitre aux Français-es l’offre de soins mise à leur disposition », notamment l’été.
En fin d’article, d’autres infos Santé.
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Besoin d’un-e médecin ? Suivez le bon chemin
L’objectif de cette campagne est de sensibiliser aux bons réflexes afin de faciliter la prise en charge des « soins non programmés », et de permettre à chacun-e d’avoir une réponse à ses besoins et éviter un recours systématique aux urgences.
Les soins non-programmés sont des soins qui ne relèvent pas d’une urgence vitale mais pour lesquels une prise en charge par un-e professionnel-le de santé est souhaitable en moins de 48 heures, rappellent les autorités. Pour les urgences vitales, il faut appeler immédiatement le 15.
En cas de besoin d’une prise en charge médicale, trois étapes à suivre :
1. En première intention, la sollicitation de son-sa médecin traitant-e ;
2. Si celui ou celle-ci n’est pas disponible, le recours à la carte des lieux de soins, disponible sur Santé.fr est conseillé.
3. Si aucune offre n’est disponible, l’appel au 15 avant de se rendre aux urgences.
La carte des lieux de soins, dispositif au cœur de cette campagne
Accessible sur le site Santé.fr, la carte des lieux de soins est l’outil principal du parcours de soins non-programmés. Constituée avec le concours des agences régionales de santé (ARS), elle permet de localiser dans chaque région les structures capables d’assurer des soins en moins de 48 heures, sans qu’ils relèvent de l’urgence vitale : maisons et centres de santé, maisons médicales de garde, cabinets médicaux pour certains soirs et week-ends. La carte est mise à jour régulièrement pour refléter les disponibilités et les heures d’ouverture en temps réel.
Le service d’accès aux soins est un élément clé du nouveau modèle de prise en charge des patients-es. Il a pour objectif de répondre partout à la demande de soins, urgents et/ou non programmés, de la population grâce à une prise en charge lisible et coordonnée entre les acteurs de santé de l’hôpital et de la ville d’un même territoire. Il est accessible par le n°15, explique le ministère de la Santé et de l’Accès aux soins. Ce sont près de 97 % de la population qui sont couverts avec 93 SAS en fonctionnement dans 95 départements.
Plus d’infos ici.
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L’enquête LAMIS 2025 est lancée !
L’enquête est ouverte en Guyane, Guadeloupe, Martinique et Saint-Martin. Elle s’adresse aux personnes majeures s’identifiant comme hommes gays, bisexuels ou HSH (hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes).
LAMIS est une étude internationale menée dans 24 pays et territoires d’Amérique latine et des Caraïbes. Elle vise à mieux comprendre la santé sexuelle, psychologique et sociale des HSH : accès aux soins, dépistage, usage de la Prep discriminations, violences, bien-être, etc. Pour la première fois, les territoires français d’Amérique et les Caraïbes y participent. C’est une occasion unique de visibiliser les réalités locales, souvent absentes des données de santé. L’étude est coordonnée par le réseau Right PLUS (Coalition PLUS),
avec le soutien de plus de 25 associations partenaires, dont AIDES pour la Guyane et les Antilles françaises.
Chaque réponse compte. Participez dès maintenant en ligne, de façon anonyme et confidentielle, en suivant les liens :
Guyane et Martinique, Guadeloupe, Saint-Martin.
États anxieux des 18-85 ans, résultats du baromètre de Santé publique France
« Les troubles anxieux figurent parmi les troubles mentaux les plus fréquents dans le monde. La pandémie de Covid-19 a eu un impact majeur sur la santé mentale des populations en France et à l’international », indiquent les chercheurs-es de Santé publique France. Dans ce contexte, cette étude a visé à « estimer la prévalence des états anxieux dans la population générale adulte en France hexagonale en 2021, à identifier les facteurs qui leur sont associés et à analyser les évolutions observées depuis 2017 ». L’étude a notamment testé « l’hypothèse selon laquelle les états anxieux auraient pu augmenter à la suite de la crise sanitaire, comme cela a été observé pour les épisodes dépressifs caractérisés ». Les données sont issues du Baromètre de Santé publique France, enquête déclarative menée par téléphone, selon un sondage aléatoire, auprès de 4 829 personnes âgées de 18 à 85 ans en 2021 et de 6 413 personnes âgées de 18 à 75 ans en 2017. La présence d’un état anxieux a été évaluée à partir de la sous-échelle anxiété de la « Hospital Anxiety and Depression scale » (HAD-A). L’analyse des évolutions entre 2017 et 2021 a été restreinte à la population des 18-75 ans. Quels résultats ? En 2021, 12,5 % des personnes âgées de 18 à 85 ans présentaient un état anxieux au moment de l’enquête (score strictement supérieur à 10 sur la sous-échelle HAD-A), avec une prévalence trois fois plus élevée chez les femmes (18,2 %) que chez les hommes (6,4 %). Entre 2017 et 2021, la prévalence des états anxieux est restée stable chez les 18-75 ans, quels que soient le sexe, l’âge (sauf la tranche des 65-75 ans), le niveau d’éducation, la situation professionnelle, la composition du ménage et la situation financière. Les facteurs associés aux états anxieux, communs aux deux sexes, étaient une situation financière juste ou difficile, un niveau d’éducation inférieur au baccalauréat, ainsi que la présence de comorbidités dépressives et de pensées suicidaires. Contrairement à l’augmentation observée pour les épisodes dépressifs caractérisés, les résultats de cette étude « ne montrent pas d’évolution significative de la prévalence des états anxieux entre 2017 et 2021. Ils suggèrent cependant une prévalence élevée des états anxieux, associée à de fortes inégalités sociales et à des comorbidités importantes. Ces résultats invitent à faciliter l’accès de la population, et notamment des personnes les plus défavorisés, aux dispositifs de prévention et de prise en charge des troubles anxieux.
Source : Léon C, Gillaizeau I, du Roscoät E, Pelissolo A, Beck F. Prévalence des états anxieux chez les 18-85 ans : résultats du Baromètre Santé publique France (2017-2021). Bull Epidemiol Hebd. 2025 ; (14) : 246-55.
Santé : Catherine Vautrin précise les économies à réaliser
Franchises médicales, modifications concernant des affections longue durée, restrictions sur les arrêts maladie... La ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles, Catherine Vautrin, a détaillé les mesures d’économie pour freiner les dépenses de santé en 2026 dans une interview au Monde publiée samedi 26 juillet.
Le Premier ministre, François Bayrou, a demandé mi-juillet que les dépenses de santé soient freinées de « l’ordre de » cinq milliards d’euros l’an prochain, en demandant notamment un effort de « responsabilisation » des Français-es. Catherine Vautrin rappelle dans son interview que François Bayrou a notamment annoncé « le doublement du plafond des franchises médicales » à 100 euros par an (soit les sommes non remboursées au-à la patient-e, fixées à un euro par boîte de médicament). Soulignant qu’« il faut arrêter avec cette idée que l’Assurance-maladie, "c’est gratuit, j’y ai droit" », la ministre précise qu’il y aura un plafond fixé « à huit euros maximum par mois », et réaffirme que ces franchises seront payées « au comptoir ». Concernant les affections longue durée (ALD), également citées par François Bayrou parmi les mesures d’économies, Catherine Vautrin indique qu’il s’agira d’abord de « faciliter la sortie de ce régime, quand le médecin déclare que vous êtes pleinement guéri d’un accident vasculaire cérébral ou d’un cancer, par exemple ». Elle ajoute que le gouvernement entend « interroger le maintien du remboursement à 100 % des cures thermales et des médicaments dont le service médical rendu est faible pour les patients en ALD ». Sur un autre sujet sensible, objet de « dérive » selon François Bayrou, celui des arrêts maladie, la ministre explique que le transfert de la prise en charge de ces arrêts, jusqu’au 7e jour, à l’employeur-se est une piste « à l’étude » et « doit faire l’objet de discussions avec les partenaires sociaux ». « Dans cette hypothèse, les entreprises seraient amenées à prendre le relais sur cette période supplémentaire de carence, du quatrième au septième jour », dit-elle.
La ministre indique encore que le gouvernement entend « mettre fin à des abus » et souhaite « limiter tout premier arrêt de travail à 15 jours en médecine de ville » , et à « un mois en sortie d’hospitalisation », l’idée étant d’avoir « une réévaluation plus régulière des situations ».
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personnes étrangères
Dématérialisation : la justice saisie pour un accès effectif à la préfecture du Nord et le respect des droits des personnes étrangères
« À Lille, ce ne sont même plus les titres de séjour qui sont délivrés en retard, mais les récépissés de dépôt de demande. Des dizaines d’étrangers se retrouvent avec des documents périmés, et donc en situation irrégulière. Les conséquences sont dramatiques », expliquait un reportage de Libération, en mai 2023, décrivant « l’état du traitement des demandes de titre de séjour au sein des services de la préfecture du Nord ». Dans un récent communiqué, plusieurs organisations (dont notamment Banta, la Cimade Nord Picardie, le Collectif Afrique, CSP 59, EXOD, la Fédération des acteurs de la solidarité Hauts-de-France, le GISTI, IDM – Immigration droits des migrants, J’en suis, j’y reste la Ligue des droits de l’Homme, le Secours Catholique – Délégations Nord-Cambrai et Nord-Lille, SUD éducation Nord, etc.) rappellent qu’elles avaient posé « le même constat dans une lettre ouverte adressée au Préfet en septembre 2023, alertant sur les ruptures de droit du fait des délais de traitement en Préfecture ». « Deux ans plus tard, rien n’a changé, expliquent-elles. Pire encore, ces défaillances se sont ancrées dans le fonctionnement de la préfecture (…) Sur le terrain, nos organisations constatent quotidiennement ces dysfonctionnements : les dossiers ne sont pas instruits dans les délais légaux et les récépissés et attestations de prolongation d’instruction, censés pallier cette attente, ne sont pas délivrés ou renouvelés à temps. Ces défaillances empêchent concrètement de nombreuses personnes étrangères d’exercer leurs droits, avec pour conséquences directes : des suspensions ou ruptures de contrats de travail, des interruptions d’étude, la perte de logement, de droits sociaux, voire un basculement dans l’irrégularité, exposant des personnes auparavant en séjour régulier depuis des années voire des dizaines d’années au risque de se voir notifier une obligation de quitter le territoire français ». Et les associations de souligner que : « Derrière chaque procédure bloquée, des droits sont suspendus et des personnes placées dans une situation de précarité, alors même qu’elles ont respecté les démarches et délais exigés par la réglementation (…) Malgré une mise à jour très récente du site internet de la préfecture, les informations sur les modalités de dépôt restent illisibles et incomplètes, et ce alors qu’il est impossible d’accéder à la préfecture pour des renseignements, et que ses services sont quasiment injoignables par téléphone ou mail. »
Devant ce constat, et grâce à la mobilisation d’un collectif d’avocats-es en droit des étrangers-ères du barreau de Lille, une « mise en demeure » a été adressée au Préfet du Nord le 7 avril 2025, visant à rappeler les obligations incombant à l’administration et à l’enjoindre de remédier aux manquements constatés. « À défaut de réponse, quinze organisations saisissent aujourd’hui [9 juillet] le tribunal administratif de Lille pour que soit enjoint à la préfecture du Nord de prendre toutes les mesures utiles permettant d’assurer l’accès normal des usagers au service public et la garantie effective de leurs droits. Il est du devoir de la préfecture de garantir l’égal accès au service public à l’ensemble des usagers, sans distinction. Les organisations requérantes et les organisations apportant leur soutien à cette démarche resteront mobilisées pour que les droits des personnes étrangères soient respectés et pour que cessent ces atteintes à leur dignité. »
Des ONG attaquent le dispositif Anef
Dans un communiqué du 10 juillet, plusieurs ONG et structures (ADDE, Cimade, Gisti, LDH, SAF, association Tibérus Claudius) expliquent avoir adressé un courrier au ministère de l’Intérieur demandant « l’abrogation des décrets et arrêtés » encadrant les modalités d’accès à la plateforme Administration numérique pour les étrangers en France (Anef). Les associations concernées réclament la « mise en place de mesures effectives » garantissant l’accès au service public pour les personnes étrangères. Les structures dénoncent une « dématérialisation imposée, inefficace et devenue une machine à produire des "sans-papiers". » Du côté des pouvoirs publics, on s’est toujours efforcé de présenter le dispositif comme un outil de « simplification des démarches et de fluidification des échanges [entre les personnes usagères et l’administration] ». Pour les ONG, la plateforme Anef a, au contraire, accentué les obstacles pour les usagers-ères. « Déjà saisi sur ce sujet, le Conseil d’État a rappelé, dans une décision du 3 juin 2022, que la dématérialisation ne pouvait être imposée sans mesures concrètes d’accompagnement, ni sans alternative en cas d’impossibilité d’usage du téléservice », rappelle le communiqué. Pour quel résultat ? « La mise en place des mesures d’accompagnement et de la solution de substitution s’est faite attendre et a abouti à des modalités excessivement complexes et très lacunaires entraînant des ruptures de droits massives pour nombre de personnes étrangères : difficultés d’accès au téléservice, pannes récurrentes, absence de réponse utile du centre de contact citoyen, impossibilité de modifier ou compléter un dossier, perte d’accès au compte, absence d’attestation de dépôt autorisant à travailler, etc. », déplore le communiqué commun. De fait, un « contentieux de masse « s’est développé autour de l’accès à la préfecture, mobilisant les tribunaux comme guichet administratif de substitution révélant une défaillance systémique du service public des étrangers en préfecture. » « Il est urgent de garantir un accès normal au service public pour les personnes étrangères, en assurant l’effectivité de leurs droits, conformément aux principes d’égalité et de continuité du service public », conclut le communiqué.