L’Actu vue par Remaides : « VIH : la sénatrice écologiste Anne Souyris interpelle le gouvernement sur le financement des associations »
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- 26.11.2025

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Par Jean-François Laforgerie
Lutte contre le VIH : la sénatrice écologiste Anne Souyris interpelle
le gouvernement sur le financement des associations
Dans un contexte d’extrême fragilité des associations de lutte contre le sida en France, la sénatrice écologiste Anne Souyris a interpelé le gouvernement sur « la situation alarmante que traversent actuellement les associations communautaires engagées dans la lutte contre le virus de l'immunodéficience humaine (VIH)/sida ». Dans une question écrite, elle demande au gouvernement s’il « envisage de mettre en place une compensation financière pérenne à destination des associations impactées par l'application de la prime Ségur, afin d'éviter des suppressions de postes ou des réductions d'activité. » Explications.
Le monde associatif est dans la tourmente, notamment celui de la santé, tout particulièrement celui qui œuvre dans la lutte contre le sida et l’accompagnement des personnes vivant avec le VIH. Dans sa question écrite adressée à la ministre Stéphanie Rist, la sénatrice écologiste, Anne Souyris rappelle que « depuis la généralisation de la prime Ségur au secteur privé non lucratif par l'arrêté du 6 août 2024, les employeurs associatifs doivent assumer un surcoût annuel de plus de 5 000 euros par salarié, sans compensation équivalente de la part de l'État. » « Contrairement au secteur public, aucune aide spécifique n'a été allouée pour couvrir ce surcoût, ce qui fragilise lourdement les structures associatives à faibles fonds propres, dont les missions sont pourtant essentielles à la santé publique », note la sénatrice.
Ce contexte financier déjà tendu se trouve davantage dégradé par des baisses de subvention de la part des pouvoirs publics. « Lors de son dialogue de gestion annuel, Actions Traitements s'est vu notifier une baisse de 20 % de sa subvention pour l'année 2025 par la direction générale de la santé (DGS), une baisse qui pourrait se poursuivre en 2026 », explique Anne Souyris. « Cette baisse de subvention concernerait toutes les associations de lutte contre le VIH. Cette réduction s'inscrit dans un contexte où les besoins des usagers augmentent sensiblement (hausse du nombre de personnes accompagnées, notamment en éducation thérapeutique), et où les inégalités de santé liées au VIH persistent : comorbidités, isolement, précarité, discriminations. En conséquence directe de cette double contrainte ― hausse des charges sans compensation et diminution des subventions ―, plusieurs projets ont déjà été annulés ou réduits », souligne la parlementaire.
Cette situation affecte toutes les structures de lutte contre le VIH quelle que soit leur taille. « L'association AIDES, première organisation française de lutte contre le VIH/sida, vient d'annoncer l'ouverture d'un plan de suppressions de postes pour motif économique, du fait des de coupes importantes du ministère de la santé, qui s'ajoutent aux effets du Ségur non-compensé », indique Anne Souyris dans sa question au gouvernement.
« Alors que nous sommes collectivement à un moment de bascule dans la lutte contre le VIH/sida, et que les outils scientifiques, thérapeutiques et préventifs existent pour espérer mettre fin à l'épidémie, il est incompréhensible que la France choisisse de désinvestir ce champ, dénonce l’élue. Ce choix intervient au moment où les États-Unis, acteurs historiques du financement mondial de la lutte contre le sida, annoncent un retrait progressif de leur soutien, fragilisant toute la réponse internationale. Dans ce contexte, la France aurait, au contraire, vocation à renforcer son soutien aux associations communautaires, seules à même de maintenir une action de terrain ciblée, continue et adaptée aux publics les plus vulnérables ».
Anne Souyris a donc demandé si le « gouvernement envisage de mettre en place une compensation financière pérenne à destination des associations impactées par l'application de la prime Ségur, afin d'éviter des suppressions de postes ou des réductions d'activité ». Elle a également demandé à « connaître les raisons qui ont conduit à acter une baisse significative des subventions aux associations de lutte contre le VIH, alors même que la demande d'accompagnement ne cesse de croître et que les objectifs de santé publique ne sont pas encore atteints ». Enfin, elle a interrogé le gouvernement sur ses intentions « quant à la sécurisation pluriannuelle et à la revalorisation des financements des associations communautaires œuvrant dans le champ de la lutte contre VIH, afin de garantir leur capacité à remplir leurs missions dans un contexte sanitaire et social toujours très préoccupant. »
Cette question écrite a été publiée dans le Journal Officiel du Sénat du 23/10/2025 - page 5329. La question est en attente de réponse du ministère de la Santé, des Familles, de l'Autonomie et des Personnes handicapées, ce qui peut prendre plusieurs semaines, voire plusieurs mois.