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    L’Actu vue par Remaides : « Christophe Martet, lauréat du « têtu· de la mémoire », célèbre les combats et la résilience LGBT+

    • Actualité
    • 05.12.2024

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    Christophe Martet se voit remettre son têtu.
    des mains des Soeurs de la perpétuelle indulgence (© Fred Lebreton)

    Par Fred Lebreton

     

    Christophe Martet, lauréat du "têtu. de la mémoire", célèbre les combats
    et la résilience LGBT+

    Mardi 3 décembre était organisée, au Trianon à Paris, la deuxième édition de la cérémonie des têtu· de l'année. Les prix sont décernés à des personnalités qui ont œuvré pour la visibilité et les combats de la communauté LGBT+. À cette occasion, un têtu·  de la mémoire a été décerné Christophe Martet, figure emblématique du militantisme et du journalisme LGBT+ et VIH. Remaides y était.

    Le prix, remis par les Sœurs de la perpétuelle indulgence, a beaucoup ému le militant, aujourd’hui président de Vers Paris sans sida. Christophe Martet a exprimé sa gratitude, avec humilité, tout en saluant le combat de nombreuses personnalités qui mériteraient également d’être distinguées, comme Suzette Robichon, militante féministe et essayiste ayant œuvré à faire rayonner l’œuvre de Monique Wittig.

     

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    Christophe Martet lors de son discours sur la scène du Trianon, après la remise de son prix par les Soeurs de la perpétuelle indulgence
    (© Fred Lebreton)

    Celui qui fut le rédacteur en chef de têtu· de 1999 à 2007 a souligné la fierté d’être un homme gay, rappelant la richesse et la beauté d’aimer, malgré les discriminations qui persistent. Il a évoqué son histoire personnelle et son amour de vingt ans avec son mari, Solomon, tout en dénonçant les violences homophobes, transphobes et lesbophobes. « Les discours de haine et les agressions, qu’elles soient physiques ou verbales, n’ont pas leur place dans une société qui se veut juste et égalitaire », a-t-il affirmé avec force. Sensible aux évolutions générationnelles, Christophe Martet a déclaré admirer la jeunesse queer et ses combats. Il a reconnu que les hommes gays blancs cisgenres, comme lui, ont parfois occupé une place excessive dans la lumière, au détriment d’autres voix. « Il est temps que les personnes racisées, les femmes lesbiennes, les personnes trans et inter prennent pleinement leur place à table, et même qu’elles rédigent le menu », a-t-il ajouté, illustrant son souhait d’une représentation plus équitable au sein de la communauté LGBTQIA+.

    Le militant a également évoqué son vécu avec le VIH depuis 1984, un parcours marqué par la douleur de la perte d’amis chers. « Vivre avec le VIH, c’est résister, ne pas se résigner, et continuer à lutter contre les discriminations qui alimentent l’épidémie. » Il a fermement dénoncé les attaques contre l’aide médicale d’État ; attaques qu’il qualifie d’inhumaines et contraires à toute logique de santé publique. Christophe Martet a conclu en célébrant les victoires collectives, les avancées obtenues grâce au militantisme et la solidarité au sein de la communauté LGBT. Il a salué le rôle des médias queer, tels que têtu·, dans la visibilité et la transmission des luttes. « Ce soir, nous célébrons notre force et notre belle histoire commune qui continue de s’écrire », a-t-il conclu, ému.

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    Bambi et Christophe Martet avec leurs récompenses à la soirée des têtu. au Trianon, le 3 décembre (© Fred Lebreton)

    Parmi les autres lauréats-es de la soirée citons Bambi. L’ancienne meneuse de revue et écrivaine française, aujourd’hui âgée de 89 ans, a reçu une standing ovation en arrivant sur scène. Celle qui fut pionnière dans la lutte pour la visibilité et les droits des personnes trans était visiblement très émue par cet accueil chaleureux du public. L’artiste queer Rahim Redcar (anciennement connu sous le nom de Christine and The Queens a reçu un prix pour son album « Hopecore ». Luc Bruyère alias Lucky Love, grande révélation musicale de l’année 2024 a, lui aussi, reçu un prix. L’artiste ouvertement gay et séropositif est à la fois acteur, chanteur, danseur, mannequin et artiste de cabaret (transformiste). Enfin, le prix de la personnalité LGBT+ de l’année a été remis à Thomas Jolly pour son travail en tant que directeur artistique des cérémonies d'ouverture et de clôture des Jeux olympiques d'été et de celles des Jeux paralympiques d'été, de 2024, à Paris.

    Voici le palmarès complet de cette cérémonie des têtu· 2024 (source têtu·)

    • têtu· de la première création : Pierre de Maere, pour son premier album, déjà disque d'or, Regarde-moi
    • têtu· de la performance la plus brat : Rebeka Warrior, pour son duo "Que la biche soit en moi" avec Claire Ottaway, du collectif Astéréotypie
    • têtu· de la révélation de l’année : Lou Trotignon, pour son premier spectacle, Mérou
    • têtu· de la mémoire LGBTQI+ : Christophe Martet, pour sa carrière consacrée à la lutte contre le VIH
    • têtu· du film queer (avec Mastercard) : Alexis Langlois, pour le film Les Reines du drame
    • têtu· de l'allié de l’année : Antoine Dupont, champion olympique de rugby, pour sa prise de position en une de têtu·
    • têtu· de l’album club de l’année : Rahim Redcar pour son nouvel album, Hopecore
    • têtu· jeune talent queer (avec RIFFX/Crédit Mutuel) : Camion Bip Bip, groupe de musique électronique et militante
    • têtu· du coming out de l’année : Dimitri Pavadé, athlète paralympique
    • têtu· de l’association de l’année : SOS Homophobie, qui célèbre cette année ses 30 ans de lutte
    • têtu· de la représentation grand public : Lucky Love, pour la performance de notre cover boy de 2022 lors de la cérémonie de clôture des Jeux paralympiques
    • têtu· d’honneur : Bambi, pionnière trans, pour toute une vie inspirante
    • têtu· de la personnalité de l’année : Thomas Jolly, pour avoir fait de Paris 2024 un phare queer universel