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    L’Actu vue par Remaides : « 17 mai : l’Onusida est solidaire des communautés LGBTQI+ »

    • Actualité
    • 23.05.2025

     

    IDAHOBIT2025-illustration Crédit Onusida_960.jpg

     

    IDAHOBIT 2025, illustration créée pour le 17 mai 2025.
    Onusida. DR.

    Par Jean-François Laforgerie

    17 mai : l'Onusida est solidaire des communautés LGBTQI+

    À l'approche de la Journée internationale contre l'homophobie, la biphobie et la transphobie (IDAHOBIT), le 17 mai, l'Onusida a publié un message dans lequel l’institution onusienne se dit « solidaire des communautés LGBTQI+ ».
    En fin d’article, une autre info LGBT+

    Malgré les avancées de la riposte au VIH, les communautés LGBTQI+ continuent d'être laissées pour compte, estime l’Onusida dans une communication. L’institution onusienne en veut pour preuves quelques données épidémiologiques. Alors que les nouvelles infections à VIH ont diminué de 35 % chez les adultes dans le monde depuis 2010, elles ont augmenté de 11 % chez les hommes gays et de 3 % chez les personnes trans. « La stigmatisation, la discrimination et la criminalisation, ainsi que les restrictions imposées à la création et au fonctionnement des organisations communautaires, constituent des obstacles à l'accès aux soins de santé essentiels », rappelle, une fois encore, l’Onusida.

    « Nous rendons hommage à nos collègues qui font partie de la communauté LGBTQI+ », a d’ailleurs déclaré Winnie Byanyima, directrice exécutive de l'Onusida, citée dans le communiqué. Nous saluons votre courage, votre authenticité et votre résilience, même face à l'adversité pour la communauté. Nous devons continuer à soutenir et à promouvoir les partenariats des mouvements LGBTQI+ avec les personnes vivant avec le VIH, les femmes, les filles et les autres populations clés. Ensemble, les communautés peuvent trouver le pouvoir de lutter contre l'injustice et d'impulser les changements nécessaires pour mettre fin au sida ».
    Le constat actuel inquiète : « Les organisations dirigées par des hommes gays et d'autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes sont de plus en plus menacées par l'adoption ou le renforcement de lois répressives, des pratiques policières néfastes, la violence et le rétrécissement de l'espace civique. Des recherches ont montré que la prévalence du VIH parmi les hommes gays et d'autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes est dix fois plus élevée dans les pays où des obstacles juridiques entravent l'action des groupes de la société civile ».

    À ce contexte habituel, s’ajoutent des éléments récents comme les « réductions de l'aide » qui ont « également eu un impact dévastateur sur les organisations communautaires, compromettant leur capacité à fournir des soins de santé, à mener des actions de sensibilisation par les pairs et à défendre leurs droits », explique l’Onusida. « Les menaces qui pèsent sur la vie et la dignité des personnes LGBTI s'intensifient dans le monde entier. Les coupes budgétaires dans l'aide étrangère et l'aide au développement, ainsi que le recul des politiques de diversité, d'équité et d'inclusion, ne font qu'aggraver la situation, en particulier pour nos communautés », a souligné Julia Ehrt, directrice exécutive d'ILGA World (International Gay and Lesbian Association). « Chaque jour, nous constatons la fermeture de projets et d'organisations visant à promouvoir la sécurité, le bien-être et la dignité. »

    Cette année, le thème de l’édition 2025 de « l’IDAHOBIT » était « le pouvoir des communautés ». Une façon de rendre hommage au « pouvoir de l'action collective », soulignant que « les communautés ont été le moteur du progrès, non seulement pour les personnes LGBTQI+, mais pour tous. Dans la lutte contre le VIH, les organisations communautaires jouent un rôle essentiel, car elles bénéficient de la confiance de leurs pairs, sont capables d'atteindre les personnes et les groupes les plus marginalisés et peuvent fournir des services adaptés aux besoins des personnes ». Elles fournissent également des données essentielles pour améliorer les politiques et plaider politiquement en faveur de l'accès aux services et de la fin de la stigmatisation et de la discrimination.

    L'Onusida craint que la pression et les attaques croissantes contre les communautés, combinées aux coupes budgétaires massives des donateurs-rices internationaux-les, n'aient des conséquences catastrophiques sur la riposte au VIH. La disparition des services dirigés par les pairs-es entraînera une augmentation de la stigmatisation et de la discrimination, créant ainsi davantage d'obstacles à la prévention, au dépistage et aux traitements vitaux.
    Plus d’infos ici.

    En bref, une autre info LGBT+

    Mobilisation pour interdire les thérapies de conversion en Europe

    De nombreuses personnalités du monde culturel (Angèle, Pierre de Maere, Eddy de Pretto, Marie Papillon, etc.) ou politique (Manon Aubry, Jean-Luc Mélenchon, Marine Tondelier, Gabriel Attal, etc.) ont appelé à soutenir une initiative citoyenne visant à interdire les thérapies de conversion pratiquées sur les personnes LGBT+ au sein de l’Union européenne. « Il faut interdire les thérapies de conversion partout en Europe », a plaidé, vendredi 16 mai, la chanteuse belge Angèle, qui avait rendu publique sa bisexualité à l’été 2020. « Une pétition courageuse a été lancée pour faire interdire les thérapies de conversion partout en Europe. Il ne reste plus que quelques heures pour la signer », a alerté, jeudi 15 mai, l’ancien Premier ministre Gabriel Attal, et actuel chef de file des députés-es Renaissance. Selon l’association internationale ILGA, les thérapies de conversions ne sont complètement interdites que dans huit pays de l’Union européenne : France, Belgique, Chypre, Allemagne, Malte, Portugal, Espagne et Grèce, indique l’AFP. Cette campagne a le potentiel de « faire bouger les choses », espère Mattéo Garguilo, un étudiant de 21 ans à l’origine de l’initiative. « Ça délie les langues », affirme-t-il auprès de l’AFP. « L’initiative européenne est un outil unique de démocratie participative sous forme de pétition. Quand elle rassemble un million de signatures de citoyens-nes européens-nes répartis-es dans sept pays, la Commission européenne est obligée d’y répondre publiquement, et peut proposer une loi », rappelle l’eurodéputée LFI Manon Aubry sur les réseaux sociaux. Reste que ce dispositif n’a pas d’effet contraignant : bien que la Commission soit tenue d’y répondre ; rien ne l’oblige à transformer cette initiative en nouvel acte juridique européen. Vendredi 16 mai, vers midi, 900 000 signatures, sur le million nécessaire, avaient été récoltées, et huit pays européens avaient atteint le seuil minimal nécessaire. L’exécutif européen n’avait pas répondu en date du 16 mai aux sollicitations de l’AFP concernant cette initiative. En septembre, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen avait mandaté une commissaire pour établir une stratégie « autour de l’égalité des personnes LGBTQI » après 2025. Cette stratégie devrait notamment mettre l’accent sur « l’interdiction de la pratique des thérapies de conversion », avait-elle plaidé. Les thérapies de conversion prétendent modifier l’orientation sexuelle ou l’identité de genre d’une personne, assimilant l’homosexualité à une maladie. Elles peuvent prendre la forme de séances d’exorcisme, de stages ou encore d’électrochocs, parmi une kyrielle de sévices qui ont des retentissements psychologiques, voire physiques durables chez les personnes, souvent jeunes, qui en sont victimes, souligne l’AFP.