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    AIDES s’engage contre les inégalités sociales de santé

    • Actualité

    Le racisme, l’homophobie, le sexisme, la transphobie ou les jugements moraux ne s’arrêtent pas toujours aux portes des cabinets et hôpitaux, et ils peuvent rendre l’accès à la santé extrêmement compliqué. C’est pourquoi AIDES développe dans des outils communautaires permettant d’accompagner et d’autonomiser les personnes concernées dans leurs parcours de santé sexuelle.

    Qu’il s’agisse d’HsH (hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, qu’ils soient gays, bis, curieux…), de travailleurs-ses du sexe, de personnes trans, de personnes migrantes ou encore de consommateurs ou consommatrices de produits psychoactifs, pour les publics les plus exposés au risque VIH, l’accès à certaines prestations de santé s’avère parfois compliqué, pour ne pas dire impossible.

    Discrimination sur l’apparence, les pratiques, la profession, peur du jugement ou de la discrimination engendrée par de mauvaises expériences passées, services surchargés aux délais d’attente interminables ou encore consultations et actes peu ou mal pris en charge : les inégalités sociales de santé ont de multiples racines et des conséquences souvent désastreuses pour des publics déjà fragilisés.

    Une approche communautaire qui va plus loin

    Face à ce constat, l’approche communautaire de AIDES peut être un levier idéal pour aider les personnes à accéder aux soins et services nécessaires à leur santé, tout en gagnant en autonomie face aux institutions et aux soignants-es.

    Depuis 2010, et la mise en place des premières actions de dépistage rapide, les militants-es de AIDES ont vu émerger une nécessité d’aller plus loin dans les services proposés. Ainsi, les personnes dépistées exprimaient souvent des besoins de santé sexuelle difficilement ou mal couverts. Problème : il manquait un outil et une organisation permettant le suivi dans la durée tout en respectant la confidentialité. Il fallait aussi réfléchir à la façon dont AIDES pouvait agir, les services qu’elle pourrait proposer, etc..

    En 2012, l’association commence sa réflexion sur la question, puis mène l’enquête auprès des usagers et usagères venant se faire dépister régulièrement : quels étaient leurs besoins ? Quelles difficultés pouvaient-ils et elles rencontrer ? Quelles alternatives peut-on imaginer ? Plusieurs projets sont finalement retenus pour la phase d’expérimentation, qui se déroule de 2014 à 2016 à Mulhouse, Saint Denis, Paris, Nice et Marseille.

    Les propositions d’accompagnement en parcours de santé sont chaque fois ancrées dans les spécificités à la fois du territoire et des publics rencontrés, et leur forme s’y adapte. Il pourra parfois être plus pertinent de proposer un partenariat avec un foyer de migrants-es par exemple pour participer à un bilan de santé des primo-arrivants-es, quand d’autres situation se prêtent plus à l’accueil de consultations dans les locaux de AIDES ou au contraire à la réservation de créneaux spécifiques dans des cabinets ou service hospitaliers auxquels on peut accompagner physiquement les personnes.

    Quels que soient les contours de cet accompagnement, la place centrale est toujours réservée à la personne concernée, pour laquelle AIDES sert en quelque sorte d’intermédiaire avec les soignants-es ou intervenants-es sociaux-ales : infectiologues, endocrinologues, proctologues, gynécologues, psychologues ou psychiatres, addictologues, assistants-es sociaux-ales, etc…

    Des objectifs fixés dans le temps

    En dehors de la dimension communautaire, l’apport de AIDES avec cette modalité de suivi, c’est justement la possibilité de circonscrire un parcours de santé dans le temps, en fixant, avec les personnes, des objectifs, qui pourront être évalués. Le fait que le processus ait un début et une fin, qu’il permette aux personnes d’accéder à des services sans affronter les obstacles habituels, tout cela participe de l’accompagnement vers l’autonomie des personnes.

    Pour l’heure, cette offre est déclinée sous différentes formes à Montreuil, Nice, Paris, Marseille, Saint-Denis, Pau et dans le Grand Est ; et les militants-es de Lyon, Nantes et Rennes sont bien avancés-es dans la construction de leurs projets (diagnostic territorial, recueil des besoins, mise en place de partenariats).

    Le but, dans les deux prochaines années, est de déployer ce type de proposition dans toutes les antennes du réseau qui le souhaitent ou en manifestent le besoin, qu’il s’agisse de santé sexuelle ou pas, puisque cet accompagnement en parcours de santé se décline déjà pour la Prep ou encore pour l’AERLI (accompagnement et éducation à la réduction des risques liés à l’injection). Mais en l’absence de cadre légal spécifique, le financement de ces projets est pour l’instant plutôt compliqué, puisqu’aucun budget spécifique n’est prévu et fléché par les agences gouvernementales de santé.

    Aujourd’hui, pour l’immense majorité, ces dispositifs sont financés grâce à vous !