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    L’Actu vue par Remaides : « VIH : le traitement injectable à longue durée d’action aussi efficace chez les personnes avec une charge virale détectable »

    • Actualité
    • 25.06.2025

     

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    Crédit photo : DR.

    Par Fred Lebreton et Jean-François Laforgerie

    VIH : le traitement injectable à longue durée d'action aussi efficace chez les personnes avec une charge virale détectable

    Une étude américaine révèle que le traitement antirétroviral (ARV) à longue durée d’action, cabotégravir + rilpivirine, peut être aussi efficace chez des personnes vivant avec le VIH ayant une charge virale détectable et des antécédents de difficultés d’observance. En France, la cohorte ANRS CO21 CODEX rend ses données plus accessibles aux participants-es.
    En fin d’articles d’autres informations Santé et Social.

    Une étude menée à la clinique Ward 86 de San Francisco révèle que le traitement antirétroviral (ARV) à longue durée d’action, cabotégravir + rilpivirine (noms commerciaux Vocabria et Rekambys), peut être aussi efficace chez des personnes vivant avec le VIH ayant une charge virale détectable et des antécédents de difficultés d’ observance, rapporte le site d’info Catie. Sur les 370 participants-es, 241 avaient une charge virale indétectable sous ARV oral (comprimés quotidiens) au début de l’étude, tandis que les 129 autres, souvent en situation de précarité (44 % sans logement stable, 46 % avec usage de drogues actuel ou passé), avaient une charge virale détectable, en moyenne 46 000 copies/ml.
    Tous-tes les participants-es ont switché vers un traitement injectable tous les deux mois (Vocabria et Rekambys) et ont reçu un accompagnement personnalisé, notamment des rappels de rendez-vous par SMS et la possibilité de venir sans rendez-vous.
    Après un an, 98 % des participants-es initialement détectables avaient atteint une charge virale indétectable, un chiffre comparable aux 99 % observés chez les participants-es déjà stabilisés-es. Les résultats ont conduit à une évolution des recommandations américaines, désormais plus inclusives. L’étude souligne que le traitement injectable représente une alternative pertinente pour celles et ceux qui rencontrent des difficultés avec les traitements oraux quotidiens du fait de la stigmatisation, de troubles cognitifs ou de situations de vie instables. Toutefois, le traitement n’est pas adapté à tout le monde : il nécessite un suivi médical régulier, peut provoquer des douleurs localisées, et ne couvre pas le virus de l’hépatite B, obligeant à une bithérapie orale complémentaire dans les cas de co-infection VIH/VHB.

    ANRS CO21 CODEX rend ses données plus accessibles aux participants-es
    À la suite d’une sollicitation du collectif TRT-5 CHV, interpellé par des participants-es à la recherche, la cohorte ANRS CO21 CODEX a pris la décision de publier en ligne l’ensemble de ses lettres d’information, également appelées « Gazettes ». Ces documents, jusqu’alors disponibles uniquement au format papier dans les centres hospitaliers participants, sont désormais consultables sur une page dédiée du site de l’ANRS | Maladies infectieuses émergentes. Le TRT-5 CHV se félicite de cette avancée en matière de transparence : « Nous saluons cette décision prise dans l’objectif de favoriser l’information des participants-es », écrit le collectif sur sa page LinkedIn. Et de rappeler l’importance de ce type d’initiative : « Plus largement, ce type d’initiative contribue à rendre les résultats de la recherche accessibles au plus grand nombre. » Cette publication régulière constitue, en effet, l’unique canal d’information directe destiné aux personnes incluses dans la cohorte. Le collectif souligne donc que, malgré la mise en ligne, il « ne faut pas s’attendre à d’autres publications destinées aux participants-es dans l’intervalle ». CODEX s’intéresse à des profils dits « extrêmes » parmi les personnes vivant avec le VIH, notamment les personnes dites « VIH contrôleurs », chez lesquelles la réplication virale est spontanément indétectable, et les personnes « asymptomatiques à long terme », dont le taux de lymphocytes T CD4 reste élevé pendant plus de huit ans. L’enjeu scientifique est de taille : comprendre les mécanismes immunologiques ou virologiques qui permettent à ces personnes de contrôler le virus sans traitement ou de maintenir une stabilité immunitaire durable. Pour le TRT-5 CHV, cette écoute et cette réactivité des investigateurs-trices doivent être soulignées : « Merci aux investigateurs coordonnateurs pour leur écoute et leur réactivité », conclut le collectif, qui milite de longue date pour une recherche plus ouverte, plus lisible et plus proche des personnes concernées.
    Lien vers la page de l’étude, ici.

    En bref, d'autres infos Santé et Social

    Vivre avec le VIH et allaiter : appel à témoignages
    Vivre avec le VIH et allaiter, c’est possible. Depuis mai 2024, les autorités de santé françaises l’autorisent sous certaines conditions.
    Vous vivez avec le VIH et vous ne vous sentez pas suffisamment soutenu-e par les médecins dans votre projet d’allaitement ? Vous avez le sentiment d’avoir été ou d’être injustement découragé-e par l’équipe médicale qui vous suit ? L’allaitement vous a été proposé, mais vous y avez renoncé ou envisagez d’y renoncer ?
    Dans l’objectif d’améliorer les parcours de grossesse, le TRT-5 CHV collecte des expériences de personnes vivant avec le VIH qui ont rencontré des obstacles dans leur projet d’allaitement, après mai 2024.
    Si vous souhaitez partager votre expérience ou celle d’une personne concernée, contactez le TRT5-CHV au 06 46 10 09 51.

    Le gouvernement veut ramener la Sécurité sociale à l’équilibre financier « avant 2029 »
    « L’objectif que nous voulons, c’est que nous revenions à l’équilibre avant 2029 » en ce qui concerne la Sécurité sociale, a déclaré la ministre chargée des Comptes publics, Amélie de Montchalin, devant les sénateurs-rices, mercredi 28 mai. La Sécurité sociale avait déjà atteint l’équilibre financier entre 2010 et 2019, selon la ministre. « Entre 2010 et 2019, la Sécu est revenue à l’équilibre. Entre 2020, l’année de la Covid-19 et 2029 […] nous devons de nouveau revenir à l’équilibre », a commenté la ministre devant les sénateurs-rices. « Il y a cinq ans, pas 50 ans, cinq ans, nous étions à l’équilibre et donc nous devrions pouvoir là aussi, trouver les moyens de le faire », a-t-elle martelé. Un retour à l’équilibre de la Sécurité sociale en 2029 représenterait un tournant majeur par rapport aux projections actuelles. Selon les prévisions du gouvernement dans le budget de la Sécu pour 2025, le déficit s’élèvera à 24,1 milliards d’euros en 2028 (dernière année de prévision disponible), dont 16,8 milliards pour l’assurance-maladie et 5,8 pour l’assurance-vieillesse. Le 3 juin dernier, la ministre des Comptes publics et Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles de France, ont réuni la commission des comptes de la Sécurité sociale. L’objectif était de « tenir un bilan implacable et complet de la situation de l’année 2024 et des mesures de redressement que nous proposent toutes les parties prenantes », a déclaré Amélie de Montchalin. Pour les arbitrages à venir, dont certains sont en cours, le gouvernement compte notamment s’appuyer sur les trois rapports demandés il y a quelques mois par François Bayrou au Haut conseil de financement de la Sécurité sociale (HCFiPS), au Haut conseil pour l’avenir de l’Assurance-maladie (HCAAM) et le Haut conseil de la famille de l’enfance et de l’âge (HFCEA), a-t-elle expliqué. Le Premier ministre, François Bayrou, a estimé de son côté qu’il allait falloir « reprendre totalement la question du financement de notre modèle social ». Devant les sénateurs-rices, le Premier ministre a indiqué que « rien n’est écarté » parmi les mesures qui pourraient être décidées pour redresser les comptes publics, y compris « la TVA sociale » dénoncée par la gauche. Mais « aucune des mesures » qui composeront le futur plan de retour à l’équilibre des comptes publics « n’est arrêtée » pour l’instant, a-t-il précisé. François Bayrou n’a pas exclu que, dans le prolongement des négociations en cours sur la réforme des retraites, les partenaires sociaux s’emparent de la question du financement de la protection sociale. « Il est tout à fait possible que nous nous accordions » pour qu’ils s’en saisissent, a-t-il dit.

    Santé : mieux communiquer sur la canicule et le chikungunya
    Feuille de route estivale. Yannick Neuder, ministre de la Santé et de l’Accès aux soins, a rappelé lundi 16 juin la nécessité de sensibiliser à « la canicule », surtout, et également « au risque potentiel de chikungunya », afin d’anticiper les tensions que le système de santé connaît chaque été. Un nouveau cas autochtone (c’est-à-dire, ici, sans déplacement hors hexagone) de chikungunya, le deuxième depuis le début de l’année, a été détecté dans l’Hérault, a annoncé (16 juin) l’Agence régionale de santé Occitanie. « Nous serons amenés à préciser les mesures si effectivement nous étions face à une épidémie significative de chikungunya (dans l’hexagone), mais pour l’instant nous sommes dans la lutte anti-vectorielle contre les moustiques », a exposé le ministre en marge d’une réunion avec tous-tes les acteurs-rices de la santé au ministère. L’accent sera également mis cet été sur les dangers liés aux périodes de canicule. Un des messages à faire passer est « que 97 % du territoire national a un service d’accès aux soins, donc, ne pas se rendre spontanément aux urgences sans avoir pu passer un coup de fil, sans avoir respecté, en fait, les possibilités qui sont offertes de pouvoir trouver un rendez-vous de soins non programmés ». « On sait très bien que 40 % des venues aux urgences sont des venues qui auraient pu trouver solutions en médecine de ville », a insisté le ministre. L’été 2024 fut le huitième le plus chaud depuis 1900, avec 17 000 recours aux urgences et 3 711 décès attribuables à la chaleur.

    Retraites : l’Assemblée appelle à abroger la réforme, la CGT dans la rue
    Tout un symbole. Plus de deux ans après la promulgation de la réforme des retraites, l’Assemblée nationale a appelé, jeudi 5 juin, à son abrogation lors d’un premier vote à portée symbolique sur le sujet dans l’hémicycle, tandis que la CGT a tenté de remobiliser la rue contre une loi qui reste très impopulaire. À quelques jours de la fin des travaux du « conclave » entre partenaires sociaux sur les retraites, les députés-es ont adopté une résolution déposée par le groupe GDR (communistes et ultra-marins), lors d’une journée dédiée à ses textes. À la tribune, le président du groupe Stéphane Peu (PCF) a dénoncé le passage de l’âge légal de départ à 64 ans, adopté à l’époque sans vote, grâce à l’article 49 alinéa 3 de la Constitution. « La plus grande blessure démocratique depuis la négation du vote des Français lors du référendum de 2005 », a-t-il lancé. Adoptée par 198 voix contre 35, avec celles de la gauche, du Rassemblement national et d’une partie du groupe centriste Liot, la résolution n’aura aucune valeur normative. Elle tinet juste du symbole. Mais les communistes espèrent en faire un levier politique pour ranimer la contestation. Dans la rue, la CGT avait prévu 165 points de rassemblement le 5 juin. Les syndicats Solidaires et FSU n’ont pas relayé leur appel. Depuis Strasbourg, la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, a salué un « grand événement » à l’Assemblée, qui montre que « quand la démocratie parle, elle défait cette réforme. Elle a de nouveau demandé l’abrogation de la loi. Le vote de l’Assemblée est « une preuve supplémentaire que cette réforme n’a aucune légitimité, ni populaire, ni parlementaire », a déclaré le groupe Insoumis dans un communiqué.