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    L’Actu vue par Remaides : « L’accord international sur les pandémies est adopté à l’OMS »

    • Actualité
    • 26.05.2025

     

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    DR. Genkon. IAS 2023.

    Par Jean-François Laforgerie

    L'accord international sur les pandémies est adopté par l'OMS

    Ouf ! Après plus de trois ans de négociations acharnées, un accord international « historique » sur la prévention et la lutte contre les pandémies a été adopté mardi 20 mai à l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
    En fin d’articles, d’autres infos Monde.

    « Cet accord est une victoire pour la santé publique, la science et l’action multilatérale. Il nous permettra, collectivement, de mieux protéger le monde contre les futures menaces de pandémie », a déclaré le patron de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, cité dans un communiqué. « C’est un grand jour aujourd’hui (...) c’est un jour historique », a-t-il confié à l’AFP.

    Le texte, adopté lors de la réunion annuelle des pays membres de l’Organisation mondiale de la santé, instaure une « coordination mondiale plus précoce et plus efficace » à la fois pour prévenir, détecter et répondre au risque pandémique et ce de manière plus rapide, après l’échec collectif face à la Covid-19 qui a fait des millions de morts et dévasté l’économie mondiale. Un succès après des négociations souvent difficiles et sur le fil du rasoir, dans un contexte de coupes drastiques dans le budget de l’OMS, pourtant confrontée à des crises toujours plus nombreuses, explique l’AFP
    La résolution portant sur l’accord avait été adoptée en commission lundi 19 mai au soir par 124 voix pour et aucune voix contre. Parmi les pays qui se sont abstenus se trouvent notamment l’Iran, Israël, la Russie, l’Italie, la Slovaquie et la Pologne.
    Bien que le retrait américain de l’OMS, décidé par Donald Trump après son retour à la Maison Blanche, ne devrait entrer en vigueur qu’en janvier 2026, les États-Unis s’étaient déjà désengagés des négociations ces derniers mois. Et le pays n’a pas envoyé de délégués-es à l’assemblée.
    « La pandémie de Covid-19 a été un électrochoc. Elle nous a rappelé avec brutalité que les virus ne connaissent pas de frontières, qu’aucun pays aussi puissant soit-il ne peut affronter seul une crise sanitaire mondiale », a relevé l’ambassadrice française pour la santé mondiale, Anne-Claire Amprou, qui a co-présidé les négociations.

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    Vaccins à prix abordable
    L’accord vise à garantir un accès équitable aux produits de santé en cas de pandémie. Le sujet avait été au cœur des nombreux griefs des pays les plus démunis lors de la pandémie de Covid-19, quand ils voyaient les pays riches accaparer les doses de vaccin et autres tests. Les négociations ont longtemps buté sur des questions de taille, telles que la surveillance des pandémies et le partage des données sur les agents pathogènes émergents et les avantages qui en découlent, à savoir les vaccins, les tests et les traitements. Au cœur de l’accord, un nouveau mécanisme « d’accès aux pathogènes et de partage des avantages » (PABS) doit justement permettre « un partage très rapide et systématique des informations sur l’émergence de pathogènes à potentiel pandémique », selon Anne-Claire Amprou. Chaque entreprise pharmaceutique qui accepte de participer au mécanisme devra, en cas de pandémie, mettre à la disposition de l’OMS « un accès rapide à un pourcentage visé de 20 % de sa production en temps réel de vaccins, de traitements et de produits de diagnostic sûrs », dont un « minimum de 10 % » à titre de don et le pourcentage restant « à un prix abordable ». Les détails pratiques du mécanisme ― considéré comme le joyau de l’accord ― doivent encore être négociés, d’ici un ou deux ans, afin que l’accord puisse être ratifié. Il faudra 60 ratifications pour que le traité entre en vigueur.

    Les « fake news » d’Elon Musk contre l’accord international
    L’accord renforce aussi la surveillance multisectorielle et l’approche « one health » ou « une seule santé » (humaine, animale et environnementale). « Quand on sait que 60 % des maladies émergentes sont causées par des zoonoses, donc des pathogènes qui se transmettent de l’animal à l’homme, c’est évidemment important », souligne Anne-Claire Amprou. L’accord encourage aussi l’investissement dans les systèmes de santé afin que les pays disposes de ressources humaines suffisantes et d’autorités nationales de réglementation solides. Pendant ces trois années de négociations, l’accord a été vivement combattu par ceux qui estiment qu’il va limiter la souveraineté des États. En 2023, le milliardaire Elon Musk, un des membres du premier cercle de Donald Trump, avait ainsi appelé les pays à « ne pas céder leur autorité » face au projet d’accord international visant à lutter contre les pandémies. L’OMS l’avait alors accusé de propager des « fake news ». « L’accord sur les pandémies ne va pas changer cela. L’accord va aider les pays à mieux se prémunir contre les pandémies. Il nous aidera à mieux protéger les gens, qu’ils vivent dans des pays riches ou pauvres », lui avait répondu Tedros Adhanom Ghebreyesus.

    En bref, d'autres infos Monde

    Les PVVIH interpellent l’État haïtien après le retrait de l’aide américaine
    Plusieurs dizaines de personnes vivant avec le VIH ont tenu, lundi 19 mai 2025, un sit-in devant la Primature (le bureau et la résidence du Premier ministre)à Musseau (Port‑au‑Prince), pour expliquer la menace qui plane sur leur tête après l’arrêt brutal des financements américains dans la lutte contre le VIH/Sida en Haïti, indique le journal local, Le National. Cette initiative a été prise par Housing Works, qui travaille pour le respect des droits fondamentaux des populations clés, en particulier les personnes vivant avec le VIH. Le Plan d'urgence du président George W. Bush pour la lutte contre le sida (Pepfar) représente un « soutien crucial pour des millions de personnes vivant avec le VIH ». Le gel des financements, décidé par Donald Trump, a entraîné la fermeture d'ONG financées par l’Usaid et la suspension des services essentiels, tels que les traitements antirétroviraux, pourtant vitaux pour la survie des malades, explique le journal. Le 28 janvier, des dérogations ont été émises, mais « elles sont loin de combler le vide laissé par l'arrêt du programme », souligne Le National. « L’absence de médicaments antirétroviraux a des conséquences directes sur nous. C’est ce médicament qui nous empêche de passer au stade du sida, et d’être indétectables, mais voilà que nous ne les prenons plus, nous n’avons personne vers qui nous tourner. Tous les progrès sont en train d’être annulés », a expliqué une personne vivant avec le VIH interrogée par le journal haïtien. Et d’ajouter : « Nous revenons à l’époque où la séropositivité était synonyme de mort. Nous avons besoin d’aide ».
    Plus d’infos ici.

    Le Botswana réduit la transmission du VIH de la mère à l'enfant
    Le Botswana a atteint la catégorie de certification dite Or décernée par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour ses progrès dans l'élimination de la transmission du VIH de la mère à l'enfant, a annoncé lundi 19 mai le ministère botswanais de la Santé, cité par l’agence de presse chinoise Xinhua. « Ce succès témoigne de la résilience et de la détermination du peuple du Botswana, de nos travailleurs de santé et de nos partenaires », a indiqué le ministre de la Santé, Stephen Modise, dans un communiqué.
    Cette certification est une étape qui démontre la « détermination » du Botswana à mettre fin au VIH, a déclaré le ministre dans un discours prononcé à Genève à l'occasion de la cérémonie de remise de cette récompense. « Cette année, nous avons validé l'accession du Botswana au titre de premier pays à atteindre le statut de certification Or sur la voie de l'élimination de la transmission du VIH de la mère à l'enfant », a pointé le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus. Le Botswana avait déjà reçu la certification Argent en 2021, devenant ainsi le premier pays fortement touché par le VIH à franchir cette étape.

    Conférence : " Accès aux soins sur le Grand Genève et tri médical ; Trajectoires de personnes sans assurance-maladie en Suisse "
    L’Observatoire transfrontalier des inégalités sociales de santé poursuit son cycle de conférences afin de mettre en débat les questions d’inégalités sociales de santé à l’échelle du territoire transfrontalier du Grand Genève. Jeudi 12 juin, une rencontre/conférence sera proposée sur le thème : « Accès aux soins sur le Grand Genève et tri médical ; Trajectoires de personnes sans assurance-maladie en Suisse. Cette première rencontre de l’année 2025 propose d’éclairer cette thématique depuis l’expérience des personnes sans assurance-maladie en Suisse à Genève, donc par extension sur le territoire transfrontalier du Grand Genève. Malgré un système obligatoire d’assurance-maladie en Suisse, des dizaines de milliers de personnes se retrouvent durablement sans couverture santé, rendant leur recours et leur accès aux soins complexes. Au travers d’entretiens et d’observations dans des lieux sociaux et des structures de santé à Genève, Sabrina Roduit (Institut de recherches sociologiques et Centre d'étude, de technique et d'évaluation législatives - Université de Genève) analyse les parcours de vie et de soins de personnes non assurées, en questionnant les logiques d’intégration et d’exclusion du système de santé suisse. Cette recherche met en lumière que l’accès aux soins s’organise selon des critères et normes, révélant des pratiques de tri en fonction des trajectoires des individus. Ces résultats éclairent également sur le rôle des réseaux personnels dans le recours aux soins, et dévoilent un phénomène d’externalisation des soins au-delà de la frontière, donnant ainsi à penser ces trajectoires comme des parcours de santé transfrontaliers.
    Les inscriptions se font ici.

    Cette rencontre/conférence se déroulera jeudi 12 juin 2025. De 17h à 18h30, Bâtiment Unimail - salle M2160 • Université de Genève.

    La Russie interdit l’ONG Amnesty International, déclarée « indésirable »
    Le parquet général russe a déclaré lundi 19 mai « indésirable » l’ONG de défense des droits humains Amnesty International, une mesure qui interdit ses activités en Russie, en pleine répression de la société civile et de toute voix critique dans le pays depuis le début de l’offensive en Ukraine. « Le siège londonien d’Amnesty est le centre de préparation de projets russophobes mondiaux financés par les complices du régime de Kiev », a dénoncé le parquet russe dans un communiqué. Le statut d’« indésirable » oblige les organisations concernées à fermer leurs portes en Russie. Et les Russes qui travaillent pour elles, les financent ou collaborent avec elles peuvent également être passibles de poursuites judiciaires. Sur son site, Amnesty International décrit notamment la Russie comme un pays où « les droits à la liberté d’expression, un rassemblement et une association pacifiques restent sévèrement restreints ». La Russie a dressé pour la première fois une liste d’organisations « indésirables » en 2015. La liste compte désormais 223 organisations.
     

    Trump promulgue une loi contre le « revenge porn » et les faux nus créés par l’IA
    Le président américain Donald Trump a promulgué lundi 19 mai 2025 une loi criminalisant le partage sans consentement d’images pornographiques réelles ou créées par l’intelligence artificielle, notamment à des fins de vengeance (« revenge porn »), un phénomène en pleine croissance. Ce texte nommé « Take It Down Act », soutenu par la Première dame Melania Trump, avait été précédemment adopté par le Sénat américain et la Chambre des représentants, où il avait recueilli un large soutien des deux partis. « Il s’agira de la toute première loi fédérale visant à lutter contre la diffusion d’images explicites et fictives sans le consentement de la personne », s’est félicité le président républicain. « Quiconque diffusera intentionnellement des images explicites sans le consentement d’une personne encourra jusqu’à trois ans de prison », a-t-il détaillé, évoquant également des « responsabilités civiles » pour les réseaux sociaux et sites internet qui hébergent ces images mais « refusent de retirer ces images rapidement », c’est-à-dire dans un délai de 48 heures. La diffusion non consentie d’images à caractère sexuel, parfois créées grâce au concours de l’intelligence artificielle (IA) est un phénomène qui touche majoritairement les jeunes filles et femmes - dont certaines célébrités comme la chanteuse Taylor Swift ou l’élue démocrate Alexandria Ocasio-Cortez. Avec la popularisation des outils d’IA, la fabrication de ces montages photo ou vidéo hyperréalistes s’est simplifié et a ouvert la voie à leur utilisation massive à des fins de harcèlement ou d’humiliation, prenant de court les législateurs-rices du monde entier. Seuls quelques États américains, dont la Californie et la Floride, disposaient jusqu’à présent de lois criminalisant la fabrication et la publication de fausses images à caractère sexuel. Cette loi fédérale représente donc un « pas significatif » dans la lutte contre ce phénomène, estime auprès de l’AFP Renée Cummings, criminologue et chercheuse en intelligence artificielle à l’Université de Virginie. « Mais son efficacité dépendra de sa mise en œuvre rapide et fiable, de sanctions sévères à l’égard des auteurs de ces actes et de son adaptabilité en temps réel face aux menaces numériques émergentes », a-t-elle insisté. « Si la protection des victimes face à ces invasions odieuses de l’intimité est un but légitime, les bonnes intentions seules ne suffisent pas à faire une bonne loi », a estimé l’Electronic Frontier Foundation, dénonçant des « définitions vagues et le manque de garde-fous » qui pourraient mener à la censure.