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    VIH/sida : baisse des découvertes de séropositivité en France, une bonne nouvelle qui ne concerne pas tout le monde

    • Communiqué
    • 09.10.2019

    Agnès Buzyn, ministre des solidarités et de la santé annonce ce matin les dernières données de Santé Publique France sur le VIH/sida. Si AIDES se réjouit de la baisse globale des découvertes de séropositivité, l’association interpelle l’Etat sur les inégalités flagrantes que confirment ces nouvelles données.  D’autre part, l’association souligne que cette annonce ne doit pas faire oublier le rôle que la France doit jouer dans la lutte mondiale contre le VIH/sida, et tout particulièrement Emmanuel Macron en tant qu’hôte de la Conférence de reconstitution du Fonds Mondial qui se tient actuellement à Lyon. 16 millions de vies dans le monde sont en jeu.  

    Une baisse significative, mais qui ne concerne pas tout le monde !

    Malgré une baisse encourageante du nombre de personnes ayant découvert leur séropositivité en 2018 (-7 %) et la baisse des contaminations dans certaines populations clés (- 16 % entre 2013 et 2018 chez les Hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres Hommes), les chiffres publiés par Santé Publique France montrent également une réalité alarmante : avec une augmentation de 38 % de nouvelles découvertes chez les HSH nés à l’étranger et une stagnation chez les femmes hétérosexuelles nées à l’étranger, nous dénonçons la dangerosité des politiques d’accueils migratoires actuelles qui laissent des milliers de personnes sans autres accès aux outils de prévention et de dépistages que ceux fournis par les associations.
    À l’heure où une modification des contours de l’AME est réfléchie par le gouvernement, ces chiffres sont un signal d’alerte et  montrent la nécessité absolue de conserver et d’améliorer les dispositifs d’accès aux soins pour les personnes migrantes.

    Une part de diagnostics précoces toujours trop faible

    Si la baisse générale des contaminations est encourageante et laisse supposer une bonne appropriation par la population des outils de prévention diversifiées (Tasp, prophylaxie pré-exposition - Prep, TPE, préservatif), la part de diagnostics précoces  (stable à 25 %)  est toujours trop faible et les inégalités d’accès se vérifient à nouveau, notamment chez les personnes nées à l’étranger, quelque soit le mode de contamination. Il est donc indispensable que ces populations aient le même accès aux outils de dépistage que le reste de la population.

    AIDES en première ligne sur la prévention et le dépistage
     
    Qu’il s’agisse de créer les meilleures conditions d’un dépistage efficace, de déployer largement la Prep ou de réaliser des campagnes nationales de promotion de ces outils, AIDES est en France aux avant-postes du combat contre le VIH/sida depuis de nombreuses années. L’association a intensifié ses efforts et déployé, de nouvelles solutions pour améliorer la prévention et faciliter le dépistage du VIH partout en France. Elle a réalisé en 2018 plus de 33 000 Trod (Test Rapide d'Orientation Diagnostic), soit 60 % de l’ensemble des dépistages communautaires.  Au même titre que ses actions de dépistage, AIDES met tout en œuvre pour faire connaître la Prep auprès des publics cibles. L’association est un des piliers de son déploiement en France.

    « Nous partageons le constat d’Agnès Buzyn qui indiquait ce matin la nécessité de “renforcer une approche ciblée en direction des populations les plus exposées au VIH” mais nous rappelons vivement que sans politiques adaptées et sans moyens alloués, cette volonté restera vaine ! Malgré les efforts des acteurs associatifs dont AIDES, nous demandons un véritable investissement de l’Etat pour que la baisse des contaminations s’accélère et concerne l’ensemble des populations clés. Ces inégalités intolérables doivent cesser » déclare Aurélien Beaucamp, président de AIDES. 

    Des données qui ne reflètent pas l’urgence internationale
    AIDES rappelle que ces résultats sont nationaux et ne concernent que la France. A échelle mondiale, ce sont toujours 1,8 millions de personnes qui sont contaminées tous les ans. À l’ouverture de la Conférence de reconstitution du Fonds mondial, il serait irresponsable de se satisfaire de ces données et de détourner le regard quand, dans moins de 24h, Emmanuel Macron annoncera la contribution française au Fonds pour les trois prochaines années et statuera du sort de millions  de personnes. 

    Rappel des chiffres clés (1) : 
    •    6 200 personnes ont découvert leur séropositivité en 2018
    •    - 16 % entre 2013 et 2018 pour les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes (HSH)
    •    - 22 % chez les hommes ayant des rapports hétérosexuels 
    •    + 38 % chez les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes nés à l’étranger
    •    25 % de dépistages précoces

    (1) Données Santé Publique France 2018, le rapport est disponible ici

    À propos de AIDES

    Créée en 1984, AIDES est la première association de lutte contre le sida et les hépatites en France et en Europe. Elle est reconnue d'utilité publique et labellisée "don en confiance" par le Comité de la Charte.
    AIDES agit depuis 30 ans avec et auprès des populations les plus vulnérables au VIH/sida et aux hépatites pour réduire les nouvelles contaminations et accompagner les personnes touchées vers le soin et dans la défense de leurs droits. Plus globalement, l'association joue un rôle majeur dans l'amélioration de la prise en compte des malades dans le système de santé en France, l'évolution des droits des personnes vulnérables et la lutte contre les discriminations.
    Ses principes : respect, indépendance, confidentialité et non-jugement.

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