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    Deux ans après son lancement, l’étude ANRS Prévenir a inclus plus de 3 000 volontaires

    • Communiqué
    • 26.06.2019

    Améliorer l’offre de PrEP (prophylaxie pré-exposition) en Ile-de-France et évaluer l’impact de cette stratégie de prévention sur l’épidémie du VIH/SIDA : tel est l’objectif ultime de l’étude ANRS Prévenir lancée en mai 2017. Promue par l’Agence nationale de recherche sur le Sida et les hépatites (ANRS), en partenariat avec l’association AIDES, l’étude ANRS Prévenir, a inclus, au 2 mai 2019, 3 057 participants volontaires, séronégatifs, et présentant un risque élevé d'infection par le VIH. Cette étude est soutenue par Sidaction.

    Menée par le professeur Jean-Michel Molina (Hôpital Saint-Louis, AP-HP), Mme Dominique Costagliola (Institut Pierre Louis d’Epidémiologie et de Santé Publique) le docteur Jade Ghosn (Hôpital Bichat, AP-HP) et Mme Daniela Rojas Castro (Association AIDES – Coalition PLUS), l’étude ANRS Prévenir a déjà livré quelques enseignements.

    Lors de la 22e conférence internationale sur le VIH/Sida (AIDS 2018), les premiers résultats communiqués portaient sur les 1 435 premiers volontaires inclus et montraient que 44% prenaient la PrEP quotidiennement et 53% à la demande au moment des périodes d'activité sexuelle (1).

    Ces premiers résultats confirmaient aussi la bonne tolérance de la PrEP et surtout son efficacité sur le terrain puisqu’aucun cas d’infection par le VIH n’avait été rapporté.

    De prochains résultats communiqués dans un mois lors de la Xe conférence internationale IAS sur la science du HIV (Mexico city, 20-24 juillet) devraient apporter des éléments nouveaux, avec un suivi prolongé et un nombre plus important de participants. « L’étude ANRS Prévenir a permis de valider définitivement le schéma de PrEP à la demande initialement testé dans l’essai ANRS Ipergay, et qui est maintenant inclus dans la plupart des recommandations internationales pour les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes », explique le Pr. Jean-Michel Molina.

    Les investigateurs de l’étude précisent : « Deux ans après son lancement, nous sommes extrêmement reconnaissants vis-à-vis des 3 000 participants volontaires engagés dans cette étude et du faible taux d’abandon observé. C’est réellement grâce à la mobilisation de ces volontaires que nous pouvons désormais disposer de données à large échelle sur l’impact de la PrEP sur l’épidémie de VIH et des autres infections sexuellement transmissibles. L’important, est à chaque étape de notre projet, de partager, de manière réactive, avec les participants, et la communauté scientifique internationale, les résultats de nos observations sur ce dispositif de prévention. », ajoutent-ils.

    L’association AIDES est co-investigatrice de l’essai. « Partout dans le monde, nous nous apercevons que le succès du déploiement de la PrEP est intimement lié à l’implication des communautaires. Nous sommes donc très fiers-es de poursuivre notre investissement historique dans la recherche autour de cet outil fantastique qu’est la PrEP » commente Aurélien Beaucamp, président de AIDES.

    De nouvelles études vont prochainement être mises en place au sein du programme de recherche ANRS Prévenir qui viseront à mieux comprendre le mécanisme d’action de la PrEP, son utilisation par les jeunes de 18 à 25 ans, et à prévenir également le risque d’infection par le virus de l’hépatite C et les autres infections sexuellement transmissibles bactériennes. « Les nouveaux faits scientifiques ainsi apportés, doivent servir à la décision en santé publique, dans l’intérêt des populations les plus exposées, avec comme objectif de contrôler l’épidémie en France et dans le monde. Notre programme de recherche ANRS Prévenir est aussi un précieux outil pour apporter des réponses au problème des IST, extrêmement fréquentes dans cette population d'hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes", conclut Pr François Dabis, le Directeur de l’ANRS.

    (1) Cette stratégie a été démontrée efficace par l’essai ANRS IPERGAY et validée dans les recommandations nationales et européennes

    L’étude ANRS Prévenir

    L’étude ANRS Prévenir a pour objectif d’évaluer l’impact en santé publique du déploiement de la PrEP en Ile de France. Elle vise à réduire, principalement dans la population la plus exposée au VIH le nombre des nouvelles infections. Elle permet aussi l’évaluation de l'impact d'un accompagnement personnalisé proposé par des acteurs communautaires et coordonné par AIDES ainsi que la prévention et la prise en charge des autres infections sexuellement transmises (IST) dans une optique d’amélioration de la santé sexuelle des personnes vulnérables.

    Pour qui? Comment?

    La PrEP consiste en l’administration de deux antirétroviraux combinés dans le même comprimé, qui sont habituellement prescrits pour le traitement des personnes infectées par le VIH, et dont l’utilisation est également possible en prévention du VIH chez des personnes séronégatives à haut risque de contamination du fait d’une utilisation insuffisante du préservatif.

    Les volontaires de l’étude peuvent choisir de prendre la PrEP de façon continue à raison d’un comprimé par jour comme pour une contraception orale, ou bien à la demande au moment des rapports sexuels qui doivent être anticipés (la prise des comprimés doit démarrer au moins 2h avant le rapport sexuel et se poursuivre pendant les 48h suivantes). La PrEP est disponible en France sous forme de génériques.

    Spécificité du recrutement de l’étude ANRS Prévenir : au-delà des centres hospitaliers, il s’effectue aussi au sein de Centres gratuits d'information, de dépistage et  de diagnostic (CeGIDD) et de centres de santé communautaires comme « Le 190 »et «le Checkpoint » à Paris.

    Pour en savoir plus

    www.prevenir.anrs.fr

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    Twitter @anrs_prevenir

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