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    COVID-19 : L’EXPÉRIENCE DE LA LUTTE CONTRE LE SIDA POUR PROTÉGER LES POPULATIONS LES PLUS VULNÉRABLES

    • Communiqué
    • 26.03.2020

    AIDES met en place, depuis le début de l’épidémie, les mesures nécessaires pour maintenir sa mission de prévention et de protection des populations les plus vulnérables face au VIH et aux hépatites, sans jamais transiger avec la sécurité de ses militants-es. Nous mettons aujourd’hui notre expérience acquise dans la lutte contre les épidémies au profit des personnes les plus exposées et de l’ensemble de la population : sur le terrain et en lien avec les différents acteurs-rices de santé, nous adaptons et poursuivons nos actions. Nous comptons aujourd’hui sur les pouvoirs publics pour pouvoir, ensemble, protéger les populations y compris les plus vulnérables.

    Nos objectifs en cette période de crise sanitaire restent les mêmes : accompagner et protéger toutes les personnes concernées ou vulnérables aux VIH et aux hépatites, encore plus fragilisés-es par la crise actuelle. Parmi celles-ci, les personnes séropositives, migrants-es, usagers-ères de drogues, détenus-es, travailleurs-ses du sexe. En ce sens, et dans le respect le plus strict des mesures imposées, nous avons :

    • Adapté notre offre d’accueil pour palier la fermeture de nos locaux, avec la mise en place de numéros spéciaux, disponibles sur cette page ;
    • Veillé à maintenir la distribution de matériel de réduction des risques, via nos CAARUD, notamment en mettant en place des dispositifs de livraison ou d’envoi de matériel de réduction des risques par voie postale ;
    • Continué de développer nos outils d’accompagnement en ligne : les différentes pages Facebook (Chemsex, Prep) ou le forum de Seronet permettent aux personnes d’échanger librement et sans jugement sur leurs expériences, craintes ou interrogations ;
    • Créé des pages spécifiques sur notre site, recensant l’ensemble des recommandations et des initiatives pour les personnes vivant avec le VIH ;

    Nous nous efforçons ainsi d’informer, de lutter contre l’isolement, d’accompagner et d’adapter nos activités tout en garantissant la sécurité de nos militants-es.

    Nous travaillons étroitement avec les autorités de santé et les décideurs-euses politiques sur le sujet. Nos demandes, coordonnées avec d’autres associations investies dans le système de santé, dans les champs de la réduction des risques, de la précarité ou de la défense des personnes migrantes notamment, ont permis par exemple d’obtenir des mesures de protection essentielles pour les populations les plus vulnérables :

    • La prolongation des allocations sociales qui arriveraient à échéance pendant la crise, comme les minima sociaux, l’allocation adulte handicapé ou le RSA ;
    • La prolongation des droits à une couverture santé, y compris l’aide médicale d’Etat, la complémentaire santé solidaire et l'aide au paiement d'une assurance complémentaire de santé ;
    • La possibilité pour les personnes de poursuivre leurs traitements, y compris un traitement de substitution aux opiacés (TSO), même dans le cas où l’ordonnance aurait expirée ;
    • La prolongation de la durée des titres de séjour ;

    Si nous saluons ces mesures prises, nous pointons la nécessité d’aller plus loin encore pour protéger les populations et demandons :

    • La mise à disposition de tout le matériel de protection pour tous les personnels potentiellement exposés ;
    • La simplification des démarches d’ouverture et de renouvellement des droits à la protection maladie jusqu’à un retour à la normal des services publics compétents : mise en place d’une présomption de droits, prolongation automatique des droits ouverts, démarches par voie postale, téléphone ou sms ;
    • La fin du confinement imposé et dangereux : vider les centres de rétention administratifs, systématiser les sorties de prisons dès que possible et suspendre les assignations à résidence avec pointage ;
    • Une garantie de ressources pour toutes les personnes qui perdraient leurs revenus du fait de la crise, y compris les personnes relevant de l’économie informelle : les personnes à la rue, les travailleurs-euses du sexe ;
    • La mise à l’abri de toutes les personnes à la rue ou en habitat précaire et, tant que ce n’est pas réalisé, la mise à disposition d’attestation de circulation de longue durée et la fin des verbalisations qui leur sont attribuées.

    Nous sommes et resterons particulièrement vigilants-es à la prise en compte de l’ensemble des personnes, y compris des plus vulnérables, ordinairement délaissées. Il est du devoir du gouvernement de s’assurer que chacun-e ait les ressources – sociales, financières, matérielles, humaines – pour se protéger, être pris en charge et se soigner. Des mesures doivent impérativement continuer d’être prises en ce sens.

     

    Contacts presse :

    Adèle Simon
    06 98 68 01 68
    asimon@aides.org

    Anne-Charlotte Cheron
    06 10 41 23 86
    accheron@aides.org