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    L’actu vue par Remaides : « Mpox : Un premier cas du variant clade 1b détecté en France »

    • Actualité
    • 23.01.2025

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    Par Fred Lebreton

     

     

    Mpox : un premier cas du variant clade 1b
    détecté en France

    En Bretagne, une femme a été diagnostiquée avec le variant clade 1b du Mpox, le plus contagieux et létal de cette maladie. Sans antécédent de voyage de la personne infectée, ce cas soulève des interrogations sur la transmission en France. Les autorités sanitaires rappellent l'importance de la vaccination et des mesures de prévention pour contenir le virus. La rédaction de Remaides fait le point.

    Un cas sans antécédents de voyage

    Ne pas céder à la panique. Un premier cas du variant clade 1b de Mpox (autrefois connu sous le nom de variole du singe ou Monkeypox) a été identifié en France, selon un communiqué du ministère de la Santé diffusé le 6 janvier dernier. La personne infectée, une femme domiciliée en Bretagne, a été prise en charge par le service des maladies infectieuses du CHU de Rennes. Elle serait dans un état stable. Ce variant est considéré comme le plus contagieux et présente un taux de létalité élevé.
    Contrairement aux précédents cas observés dans les pays européens, la femme touchée n’a pas voyagé en Afrique centrale, zone où ce clade circule activement. Cependant, elle aurait été en contact avec deux personnes revenant de cette région. Les autorités sanitaires enquêtent pour déterminer l’origine exacte de la transmission et retracer les potentiels cas contacts. « La survenue de ce cas a pu être rapidement détectée grâce au système de surveillance en place », a rappelé le ministère de la Santé et de l’Accès aux soins. Depuis l'été, des cas similaires ont été recensés dans quatre pays européens, notamment en Suède et en Allemagne.

    Un virus sous haute surveillance

    Identifié pour la première fois en République démocratique du Congo (RDC) en 1970, le Mpox provoque des symptômes tels que des lésions cutanées, de la fièvre et des douleurs musculaires. Le variant clade 1b frappe principalement les adultes en Afrique de l’Est et les pays limitrophes, contrairement au clade 1 qui touche surtout les enfants en Afrique centrale.
    À ce jour, 215 cas de Mpox ont été signalés en France en 2024, principalement liés au clade 2b, en recul depuis 2022 (source : Santé publique France, bulletin du 19 décembre 2024). L’Organisation mondiale de la santé (OMS) maintient néanmoins son plus haut niveau d’alerte.
    Sur le réseau social Bluesky (concurrent de X), la Pre Karine Lacombe, cheffe de service des maladies infectieuses à l’hôpital Saint-Antoine, à Paris, se veut rassurante : « Pas de panique, vaccination plus mesures de protection standard (isolement cutané et limitation des rapports sexuels) permettront de contenir la transmission potentielle. » De son côté, toujours sur Bluesky, Luc Ginot, directeur de la santé publique à l’ARS Île-de-France, insiste sur la vaccination : « Mpox : à ce stade, on ne change pas les recommandations en Île-de-France. Si on pense être exposé, toujours nécessaire de se faire vacciner. Et, pour les professionnels de santé, toujours indispensable de faire une déclaration à l'ARS en cas de nouveau diagnostic de Mpox (tous clades!) : c'est ce qui permet de suivre précisément la situation, et d'adapter la réponse ».

    Qui peut se faire vacciner ?

    Pour l’instant, la vaccination contre le Mpox ne concerne pas la population générale, mais plutôt certaines communautés qui sont plus exposées à un risque de contracter ce virus. Dans sa mise à jour des recommandations, le 2 septembre dernier, la HAS recommande que soient éligibles à une vaccination avec le vaccin MVA-BN (Imvanex ou Jynneos) les personnes à haut risque d’exposition au virus, soit :

    - Les hommes multipartenaires ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) ;

    - Les personnes trans rapportant des partenaires sexuels multiples ;

    - Les travailleurs-ses du sexe ;

    - Les personnels des lieux de consommation sexuelle ;

    - Les femmes vivant avec un HSH.

    Combien de doses ?

    Note de la rédaction : La HAS utilise le terme « personnes immunodéprimées ». Ce terme désigne notamment les personnes vivant avec le VIH avec des CD4 inférieurs à 200/mm3. Inversement, le terme « personnes immunocompétentes » désigne les personnes qui ne sont pas immunodéprimées.

    Quatre cas de figure sont détaillés par la HAS :

    Personnes éligibles à la vaccination n’ayant jamais été vaccinées avec un vaccin MVA-BN (celui utilisé depuis 2022) :

    Chez les personnes immunocompétentes : Une seule dose de rappel pour les personnes vaccinées dans l’enfance (avant 1980) ; deux doses pour les personnes non vaccinées dans l’enfance (avant 1980) ;

    Chez les personnes immunodéprimées : Trois doses pour les personnes vaccinées dans l’enfance (avant 1980) ; trois doses pour les personnes non vaccinées dans l’enfance (avant 1980)

    Personnes éligibles à la vaccination n’ayant reçu qu’une seule dose du vaccin MVA-BN (celui utilisé depuis 2022) :

    Chez les personnes immunocompétentes : Aucune dose de rappel pour les personnes vaccinées dans l’enfance (avant 1980) ; une seule dose de rappel pour les personnes non vaccinées dans l’enfance (avant 1980) ;

    Chez les personnes immunodéprimées : Deux doses pour les personnes vaccinées dans l’enfance (avant 1980) ; Deux doses pour les personnes non vaccinées dans l’enfance (avant 1980).

    Personnes éligibles à la vaccination ayant reçu un schéma complet du vaccin MVA-BN (celui utilisé depuis 2022) :

    Chez les personnes immunocompétentes : Aucune dose de rappel pour les personnes vaccinées dans l’enfance (avant 1980) ; une dose de rappel pour les personnes non vaccinées dans l’enfance (avant 1980) ;

    Chez les personnes immunodéprimées : Une dose de rappel pour les personnes vaccinées dans l’enfance (avant 1980) ; Une dose de rappel pour les personnes non vaccinées dans l’enfance (avant 1980).

    Personnes éligibles à la vaccination ayant contracté le Mpox entre 2022 et aujourd’hui :

    Chez les personnes immunocompétentes : Aucune dose de rappel pour les personnes vaccinées dans l’enfance (avant 1980) ; aucune rappel pour les personnes non vaccinées dans l’enfance (avant 1980) ;

    Chez les personnes immunodéprimées : aucune de rappel pour les personnes vaccinées dans l’enfance (avant 1980) ; aucune dose de rappel pour les personnes non vaccinées dans l’enfance (avant 1980).

    « En France, la vaccination contre la variole était obligatoire jusqu'en 1979 et la maladie a été déclarée comme éradiquée en 1980, grâce à une campagne de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Vous pouvez vérifier cette vaccination dans votre carnet de santé, mais dans le doute, il n'y a pas de problème à faire les deux doses de vaccination », expliquait le Pr Jean-Daniel Lelièvre, dans un entretien à Remaides en février 2024.

    Important : Vivre avec le VIH ne remet pas en cause l’indication vaccinale. Pour les personnes vivant avec le VIH avec des CD4 inférieurs à 200/mm3 (ou stade sida), le nombre de doses recommandé peut être supérieur au nombre de doses habituel (à confirmer avec votre infectiologue). La vaccination ne confère pas une protection immédiate. Aussi, il est important de continuer à éviter tout contact exposant à un risque avec une personne infectée par le virus Mpox ou suspectée de l’être. Par ailleurs, il est important de rappeler que quelle que soit l’efficacité du vaccin après une ou deux doses, celle-ci ne sera jamais de 100 %. La prévention doit être combinée.