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    L’actu vue par Remaides : « Doxypep : réduction des IST dans deux études américaines »

    • Actualité
    • 25.01.2025

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    Une brochure sur Doxypep réalisée aux Etats-Unis par les CDC

    Par Fred Lebreton

     

    Doxypep : réduction des infections sexuellement
    transmissibles dans deux études américaines

    Deux études menées en Californie du Nord (États-Unis) confirment l'efficacité de la Doxypep, un antibiotique pris après un rapport sexuel non protégé par un préservatif, pour réduire les taux de chlamydia et de syphilis. Si la gonorrhée résiste davantage, cette nouvelle stratégie suscite de grands espoirs dans la lutte contre les IST, tout en soulevant des interrogations sur la résistance aux antibiotiques.

    C'est quoi la Doxypep ?

    Une dose de Doxypep a permis de réduire le risque d’infections sexuellement transmissibles (IST) en Californie du Nord, selon deux études en vie réelle (hors essais cliniques) rapporte la journaliste américaine Liz Highleyman dans un article publié sur le site du magazine Poz. Les taux de chlamydia et de syphilis ont considérablement diminué, bien que l’effet sur la gonorrhée ait été moindre.
    Mais c’est quoi au juste la Doxypep ? La Doxycycline post-exposure prophylaxis (en français : prophylaxie post exposition par doxycycline) est une nouvelle stratégie de prévention des IST. Elle consiste à prendre un antibiotique (la doxycycline en deux comprimés de 100 mg ou un comprimé de 200 mg) après un rapport sexuel non protégé par un préservatif (entre 24 heures et 72 heures au maximum après le rapport).

    En octobre 2022, San Francisco est devenue la première ville à recommander l’utilisation prophylactique de la doxycycline. Madeline Sankaran épidémiologiste au Département de santé publique de San Francisco, et ses collègues ont analysé les données de personnes ayant commencé la Doxypep dans trois cliniques de santé sexuelle de San Francosco. Les résultats publiés dans la revue scientifique JAMA Internal Medicine, ont montré que les cas de chlamydia et de syphilis précoce ont significativement diminué après l’implantation de la Doxypep, mais il n’y a pas eu de réduction des cas de gonorrhée. Au total, plus de 3 900 hommes ayant des rapports avec des hommes et femmes transgenres ont commencé la Doxypep dans ces trois cliniques. Sur treize mois de suivi, les cas de chlamydia ont chuté de 50 % par rapport aux niveaux prédits, tandis que la syphilis précoce a diminué de 51 %. En revanche, une légère augmentation statistiquement significative de la gonorrhée a été observée. Les chercheurs-ses ont reconnu que des analyses supplémentaires sont nécessaires pour évaluer si ces baisses des IST seront durables et pour surveiller les éventuelles conséquences négatives de l’utilisation de la Doxypep, notamment la résistance aux antibiotiques.

     

    "La Doxypep pourrait inverser la tendance à la hausse de la chlamydia et de la syphillis"

    Dans la deuxième étude, également publiée dans la revue JAMA Internal Medicine, Julia Marcus et ses collègues ont analysé l’utilisation de la Doxypep et les taux d’IST parmi les personnes recevant une Prep contre le VIH via Kaiser Permanente Northern California. À l’aide de dossiers de santé électroniques, les chercheurs-es ont suivi les participants-es depuis leur premier test d’IST enregistré en novembre 2020 ou plus tard, jusqu’à fin décembre 2023, en comparant les taux d’IST avant et après l’initiation de la Doxypep. Entre novembre 2022 et décembre 2023, un total de 11 551 personnes ont reçu la Prep. Parmi elles, 2 253 ont également reçu la Doxypep. La plupart des usagers-ères de Doxypep étaient des hommes gays ou bisexuels, et près de la moitié avaient contracté une IST l’année précédente.

    Chez les usagers-ères de Doxypep, les taux trimestriels d’IST ont considérablement diminué après le début de la prophylaxie par doxycycline : la chlamydia a chuté de 79 % et la syphilis a diminué de 80 %. La diminution de 12 % de la gonorrhée était moins impressionnante, mais toujours statistiquement significative. Aucune baisse n’a été observée chez les non-usagers-ères de Doxypep. « Notre étude suggère que la Doxypep pourrait inverser la tendance à la hausse de la chlamydia et de la syphilis, qui semblait sans fin, bien que des questions importantes subsistent concernant la gonorrhée et la résistance aux antibiotiques », a déclaré Julia Marcus, professeure à l’Harvard Pilgrim Health Care Institute à Boston, autrice principale de l’un des rapports, au site POZ.