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    L’Actu vue par Remaides : « "Ça suffit !" : rassemblement à Paris pour réclamer l’application de la loi Handicap »

    • Actualité
    • 21.05.2025

     

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    DR.

    Par Jean-François Laforgerie

    "Cela suffit !" : rasemblement à Paris pour réclamer l'application de la loi Handicap

    « Liberté, égalité, accessibilité » : plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées jeudi 15 mai à Paris pour dénoncer l’application « parcellaire » de la loi historique de 2005 sur le handicap et la réponse « décevante » du gouvernement, appelant à un « sursaut citoyen ».
    En fin d’article, d’autres infos Santé.

    « Handicap, stop à l’apartheid social », « Pour une République qui respecte les droits qu’elle vote », « la République c’est nous aussi », pouvait-on lire sur les pancartes brandies par les manifestants-es, dont une grande partie en fauteuil roulant, réunis-es place de la République à l’appel d’APF France Handicap. « Pour la huitième année consécutive, le handicap reste la première cause de discrimination en France et on s’étonne de notre impatience », a déclaré Pascale Ribes, présidente d’APF France Handicap. « Il faudrait nous satisfaire de promesses, de morceaux de liberté ? Ça suffit ! », a-t-elle ajouté, appelant la société civile à se mobiliser sur cette question. Principale loi sur le handicap depuis 1975, la loi du 11 février 2005 « pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées » vise notamment à rendre les lieux publics et transports accessibles dans un délai de dix ans. Elle crée également un droit à compensation, permettant la prise en charge par la collectivité de dépenses liées au handicap et comporte des mesures pour l’intégration scolaire et l’insertion professionnelle. Vingt ans après, ces mesures sont pourtant loin d’être appliquées, déplorent les associations, qui s’étaient déjà mobilisées le 10 février dernier. Face aux critiques, le gouvernement a assuré qu’il allait donner un coup « d’accélérateur » en matière d’accessibilité, promettant une « ère de rupture » et la fin des « dérogations ». « Nous exigeons l’accès libre et entier à la cité, on exige d’avoir accès au logement, à la santé, à l’éducation, à l’emploi, au sport, à la culture, au loisir, à la sexualité », a martelé Michaël Jeremiasz, champion paralympique de tennis fauteuil et président de l’association Comme les autres. En France, entre 5,7 millions et 18,2 millions de personnes de cinq ans et plus présentent un handicap, allant d’une limitation fonctionnelle à des pathologies très lourdes, selon les derniers chiffres officiels publiés en novembre.

    En bref, d'autres infos Santé

    Un texte sur l'AME à Mayotte retiré à l'Assemblée nationale après des annonces du gouvernement
    En agitant le « chiffon rouge » de l’instauration de l’aide médicale d’État (AME) à Mayotte, la députée (Libertés Indépendants, Outre-mer, territoires) de ce département Estelle Youssouffa a obtenu jeudi 15 mai des concessions du gouvernement pour l’accès aux évacuations sanitaires des habitants-es du département, face à l’engorgement de l’hôpital sur place. Le ministre de la Santé et de l’Accès aux soins Yannick Neuder s’est engagé à mettre en place « d’ici la fin juillet » à Mayotte un « guichet unique », « sur le modèle de ce qui existe déjà » en Corse, pour faciliter les évacuations sanitaires de patients-es, par exemple vers la Réunion. Ce guichet unique, « piloté par la Caisse de sécurité sociale de Mayotte », concernera les évacuations sanitaires « dites programmées », par exemple pour des rendez-vous de cardiologie, a précisé le ministre.
    Estelle Youssouffa a salué une « avancée très importante pour les assurés sociaux ».
    Actuellement, toutes les évacuations sanitaires sont gérées par le seul hôpital de Mayotte « qui est complètement saturé », notamment du fait de la prise en charge « des étrangers en situation irrégulière », a avancé la députée. Elle a immédiatement annoncé qu’elle retirait sa proposition de loi visant à instaurer l’AME à Mayotte. Dans le viseur de la droite et de l’extrême droite, l’AME est une des questions les plus âprement disputées au niveau national sur l’immigration. « Mettre les différents partis face à leurs contradictions sur l’AME » a servi de « levier, pour avec ce chiffon rouge, forcer le gouvernement à donner des mesures concrètes pour les assurés sociaux », a commenté auprès de l’AFP la députée Estelle Youssouffa. Cette mesure sur les évacuations « était ce qu’on essayait de négocier depuis des semaines », a-t-elle ajouté. Selon sa proposition de loi, l’AME à Mayotte aurait permis de « solvabiliser » une patientèle irrégulière auprès de la médecine de ville, pour soulager l’hôpital, et ainsi stopper un « effet d’éviction des assurés sociaux ».

    Dispense de peine pour un père qui a soigné son fils handicapé à l’huile de cannabis
    Un père de famille qui soulageait son fils autiste et épileptique en lui administrant de l’huile de cannabis a été reconnu coupable jeudi 15 mai d’usage de stupéfiants en récidive par la cour d’appel de Papeete, en Polynésie française. Il a cependant été dispensé de peine. Dans son arrêt, la cour d’appel a reconnu la culpabilité du père de l’enfant, mais a assorti sa décision d’une dispense de peine. Son avocat Me Thibaud Millet s’est dit mitigé après le rendu du jugement. « C’est dur d’entendre dire qu’un père de famille, qui fait tout ce qu’il peut pour essayer de soigner son enfant, alors que notre société en est incapable, est coupable d’une infraction. Du point de vue symbolique, c’est quelque chose qui me pose un problème (...) On n’aurait jamais dû traîner ce père de famille devant les tribunaux », a déclaré le pénaliste à l’AFP. Il a néanmoins salué la dispense de peine prononcée par la cour d’appel qui « a été sensible à la situation » de son client. En première instance, l’homme poursuivi avait bénéficié d’une relaxe. Le tribunal avait considéré qu’il faisait face à une « situation irrépressible » en raison des pathologies dont souffre son fils âgé de 14 ans aujourd’hui. Mais le parquet général avait fait appel. Lors de l’audience devant la cour d’appel, au mois d’avril, l’avocat général avait requis trois mois de prison avec sursis à son encontre, estimant que l’homme cultivait des plants de cannabis « peut-être pour faire de l’huile pour son fils, mais aussi pour consommer lui-même ». Lors des diverses audiences, Me Thibaud Millet avait expliqué que l’enfant faisait « jusqu’à 30 crises par jour », rendant le quotidien de cette famille invivable. « Il y a des médicaments, mais ils sont interdits en France et en Polynésie. Il n’avait pas d’autres choix », avait-il argué en déplorant que la saisie des plants de cannabis au domicile de son client avait conduit à une « privation de soins » du fils, le mettant, de ce fait, en danger.