Prévention diversifiée : les outils
- Dossier
Il existe plusieurs outils éprouvés pour se protéger et protéger nos partenaires de l’infection par le VIH. Selon le moment, les pratiques sexuelles, leur fréquence… un outil pourra être préféré ou plus adapté que l'autre. Dans cette optique, il est important de connaître toute la palette de solutions à notre disposition !
Le Covid-19 est toujours là. Le VIH, les hépatites, les autres IST, aussi. Retrouvez ici tous nos conseils de réduction des risques et de prévention pour vous protéger vous, et vos partenaires, dans ce contexte sanitaire et social si particulier.
Prenez soin de vous
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Les préservatifs
Nous vous présentons ici les deux variantes de préservatif.
Mode d'emploi
- Ouvrir l’emballage sur un côté en faisant attention de ne pas déchirer le préservatif
- Placer sur le sexe en érection en chassant l’air du réservoir
- Dérouler jusqu’à la base du sexe
- Mettre du gel lubrifiant si besoin
- Se retirer avant la fin de l’érection (et le jeter)
Mode d'emploi
- Frotter le préservatif pour bien répartir le lubrifiant
- Maintenir la bague et la pincer en forme de « 8 »
- Introduire le préservatif dans le vagin (ou l’anus, mais sans l'anneau), aussi loin que possible
- Pousser vers le haut en faisant attention de ne pas tordre le préservatif
- Au moment de la pénétration, guider le pénis à l’intérieur
Le préservatif externe ou capote
Un préservatif, ce n’est qu’un « bout de latex », mais bien l’utiliser ne s’invente pas, et nombreux sont celles et ceux qui le positionne mal. Et un préservatif mal utilisé, c’est un préservatif moins confortable, trop serré (ou pas assez), et donc un préservatif qui a plus de chance de glisser ou de rompre.
Alors voici le b-a-ba de la capote :
• Ouvrir l’emballage sur un côté en faisant attention de ne pas déchirer le préservatif.
• Placer sur le sexe en érection en chassant l’air du réservoir.
• Dérouler jusqu’à la base du sexe.
• Mettre du gel lubrifiant si besoin.
• Se retirer, enlever le préservatif avant la fin de l'érection et le jeter .
Le préservatif interne ou fémidom
Le préservatif interne (ou Fémidom) est une gaine souple et large en polyuréthane. Il est doté d’un anneau souple à chaque extrémité. Il s’introduit dans le vagin ou l'anus et en tapisse les parois.
Ne l’appelez pas préservatif féminin, puisqu’il peut être utilisé par des hommes gays lors de rapports anaux. Il présente l’avantage de pouvoir être mis en place plusieurs heures avant l’acte sexuel. Cependant, il faut changer de préservatif à chaque fois qu’on change de partenaire.
Vous pouvez l'acheter en pharmacie ou vous le procurer gratuitement auprès d’associations de lutte contre le sida, dont AIDES, dans certains CEGIDD (Centre Gratuit d'Information, de Dépistage et de Diagnostic) et dans les antennes du Planning familial.
Comment l’utiliser alors ? C’est un tout petit peu plus compliqué, mais on y arrive toujours !
• Frotter le préservatif pour bien répartir le lubrifiant.
• Maintenir la bague et la pincer en forme de « 8 ».
• Introduire le préservatif dans le vagin (ou l’anus, mais sans l'anneau), aussi loin que possible.
• Pousser vers le haut en faisant attention de ne pas tordre le préservatif.
• Au moment de la pénétration, guider le pénis à l’intérieur.
À retenir
Lubrifiant
L’utilisation d’un lubrifiant (ou gel) à base d’eau est toujours recommandée. Il améliore le confort lors du rapport sexuel, facilite la glisse et donc réduit considérablement le risque de déchirement du préservatif. Le lubrifiant se trouve en pharmacie, parapharmacie et dans les supermarchés. N’utilisez jamais de produits gras tels que le beurre, les produits solaires, la vaseline et crèmes diverses. Cela glisse certes, mais cela altère les propriétés protectrice de la capote : soit ils abîment les préservatifs, augmentent les risques de rupture ou les rendent poreux. Pour ceux qui veulent encore plus de « glisse », notamment pour la sodomie, il existe également les gels à base de silicone. Un excellent lubrifiant, mais plus cher et à doser avec parcimonie.
Le dépistage
Un test de dépistage du VIH peut se faire après une certaine période qui suit une prise de risque. On peut aussi faire le test régulièrement pour savoir où l'on en est. Il existe plusieurs techniques. Une chose est sûre : plus on est dépisté tôt, mieux c'est.
Le prélèvement sanguin
Dans les CEGIDD (ex CDAG/ CIDDIST), le test est anonyme, confidentiel et gratuit. Vous vous rendez dans un centre, où vous êtes reçu par un médecin. Après évaluation de vos pratiques et de vos prises de risque, le médecin vous prescrira un test pour le VIH, mais aussi contre les autres IST ou les hépatites B et C. Une ou un infirmier-e réalise ensuite votre prise de sang et vous indique la date à laquelle vous pourrez venir chercher vos résultats, de quelques jours à une semaine. C’est un médecin du CEGGID qui vous communique sur place vos résultats. Si le test est positif au VIH, le centre vous proposera un second test pour confirmation.
Les tests en laboratoires sont possibles avec une prescription médicale de votre médecin généraliste. Celui-ci peut vous faire une ordonnance pour réaliser une prise de sang dans un laboratoire d'analyses sanguines. Remise des résultats par SMS, sur internet ou sur place entre 2 et 5 jours.
Le test rapide ou TROD
Avec seulement une goutte de sang recueillie au bout du doigt, les TROD permettent d’obtenir en quelques minutes un résultat fiable. AIDES, mais aussi d’autres structures, propose ce type de dépistage dans le cadre d’une discussion plus large sur la sexualité et la prévention. Ces tests sont fiables à partir de trois mois après une exposition éventuelle au VIH. Si vous pensez avoir pris un risque au cours de ces trois derniers mois, vous devrez faire un TROD trois mois après cette prise de risque.
Si votre résultat est positif, le risque d’être infecté au VIH est quasi-certain. Mais un examen de confirmation devra être effectué auprès d’un cabinet médical, en CEGIDD (centre de dépistage anonyme et gratuit) ou en laboratoire. Si vous le souhaitez, un-e militant-e de AIDES peut vous accompagner dans ces démarches pour une prise en charge rapide.Si votre résultat est négatif, et si vous n’avez pas eu de risques d’exposition au VIH dans les trois derniers mois précédant ce test, cela signifie que vous n’êtes pas infecté par le VIH.
Si vous avez pu être en contact avec le VIH dans les trois derniers mois précédant le test, il vous faudra refaire un test trois mois après le dernier contact supposé avec le VIH pour être certain de ne pas être infecté. Ou vous pouvez vous tourner vers un dépistage en laboratoire.
Le traitement post-exposition ou TPE
En cas de rupture, de glissement, de non-utilisation de préservatif, de blessure ou de coupure avec un objet souillé de sang ou de sperme, de partage du matériel d’injection de drogues, vous pouvez suivre un traitement post-exposition (TPE) qui peut vous éviter d'être infecté par le VIH. On l'appelle aussi parfois "traitement d'urgence" ou "traitement prophylactique". Ce n’est pas le moment de paniquer, mais d’agir.
Le traitement d’urgence consiste en une prise d’une trithérapie pendant un mois afin d’empêcher l’éventuelle contamination en bloquant immédiatement la réplication du VIH. C’est d’autant plus efficace que ce traitement est commencé très tôt : si possible dans les 4 heures suivant l'exposition au risque, et de préférence avant 24 heures et au maximum dans les 48 heures.
En cas d’exposition ou de crainte sur une prise de risques, vous pouvez déjà contacter Sida info service. L’écoutant fera une première évaluation du risque avant d’indiquer l’adresse du service d’urgences le plus proche.
Une fois aux urgences, inutile de donner les détails à l’accueil : évoquez un accident d’exposition au VIH (et le délai) et cela doit suffire à voir un médecin rapidement, 24 h/24. Aux heures d’ouverture (en journée), on peut aussi aller dans un service spécialisé VIH, souvent dans les services de maladies infectieuses et tropicales (SMIT).
Si cela est possible, il est préférable de venir avec votre partenaire, ce qui facilitera pour le médecin l'évaluation du risque pris. Si votre partenaire est séropositif-ve, apporter ses derniers bilans sanguins est une bonne idée.
Après la consultation avec un médecin, un kit contenant un médicament anti-VIH pour 2 à 4 jours, est délivré si le médecin urgentiste estime le risque suffisant. Quelques jours plus tard, vous retournez en consultation : un médecin spécialiste du VIH réévalue alors le bienfondé du traitement (résultats des premières analyses) et la façon dont vous le supportez. Si l’intérêt du traitement est confirmé, vous aurez une ordonnance pour une prescription de quatre semaines, ou 28 jours.
Le traitement peut avoir des effets indésirables (diarrhées, nausées, fatigue, vertiges, maux de tête) qui disparaissent souvent en quelques jours. Il peut être aussi psychologiquement déstabilisant. Mais il est important d’aller à son terme pour en maximiser l’efficacité.
IMPORTANT
J'ai pris un risque : premier réflexe
Se rendre dans un lieu d'accueil de AIDES
Le 0 800 840 800 numéro gratuit de Sida Info Service
A retenir
48h max
Le TPE est d’autant plus efficace que ce traitement est commencé très tôt : si possible dans les 4 heures suivant l'exposition au risque, et de préférence avant 24 heures et au maximum dans les 48 heures.
Le traitement comme prévention (TasP)
On le sait aujourd’hui, quand on est séropositif-ve, la trithérapie est un outil préventif aussi efficace que le préservatif. C'est ce qu'on appelle le traitement comme prévention ou TasP (“treatment as prevention“ en anglais). L’efficacité des traitements sur le virus le rend indétectable : il ne subsiste qu’une quantité extrêmement faible du VIH dans le sang ou le sperme, insuffisante pour provoquer une infection. Dès lors, même lors d’un rapport sexuel non protégé par un préservatif, la personne séropositive n’a aucun risque de contaminer son-sa partenaire séronégatif-ve.
Validée au départ pour les couples hétérosexuels dont l'un des partenaires est séropositif-ve, cette stratégie du TasP a été par la suite confirmée scientifiquement comme efficace chez les gays, mais aussi pour les rapports anaux, et même en présence d’autres IST (Infections sexuellement transmissibles).
En cas de couple ouvert, le dépistage des IST doit être encore plus fréquent si on choisit cette stratégie, et ce afin de réduire les risques de transmission au minimum. Cette stratégie de prévention - comme toutes les autres d’ailleurs - doit toujours d’être discutée avec le, la ou les partenaires.
Le saviez-
Une personne séropositive sous traitement ne transmet plus le virus !
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La Prophylaxie pré-exposition ou PrEP
La PrEP, qui signifie Prophylaxie Pré-Exposition est une stratégie de réduction du risque de contracter le VIH basée sur l’utilisation d’un médicament antirétroviral à prendre au cours d’une période d’exposition à un risque de contamination. La PrEP s’adresse à toutes les personnes n’utilisant pas systématiquement le préservatif lors de leurs rapports sexuels et qui sont à haut risque de contracter le VIH.
Les résultats concluants des essais dans le monde ont démontré l’intérêt de la mise en place d’une offre de PrEP intégrée à un dispositif complet d’accompagnement en santé sexuelle, pour les personnes les plus exposées au risque de contracter le VIH. L’adhésion au traitement, ou observance, étant la clé de la réussite de cette stratégie de prévention.
L’accès dans un cadre règlementaire à la PrEP est possible sous certaines conditions en France depuis mars 2017, via une AMM (Autorisation de Mise sur le Marché). Entre le 1er janvier 2016 et le 31 juillet 2017, 5352 personnes sont passées sous PrEP. Un chiffre encore insuffisant.