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    Simone Veil : « La réponse au sida sera humaniste ou ne sera pas »

    • Actualité

     AIDES rend hommage à Madame Simone Veil, figure majeure de la lutte contre le sida

     

    C’est avec une profonde tristesse que nous avons appris ce matin la disparition de Madame Simone Veil. Nous connaissons tous-tes son remarquable engagement pour l’émancipation des femmes et leur droit à disposer de leur corps.  Son discours du 26 novembre 1974 en faveur du droit à l’avortement, a fait entrer Madame Veil dans l’Histoire. Moins connu, son apport à la lutte contre le sida et pour la défense des droits des malades fut pourtant tout aussi capital.

     

    Nous sommes en 1993, et Madame Veil vient tout juste d’être nommée ministre des Affaires sociales du gouvernement Balladur. Le sida fait des ravages, aucun traitement n’est encore disponible et les décès se comptent par milliers. Elle prend alors immédiatement des mesures majeures, qu’elle détaille dans sa toute première conférence de presse intégralement dédiée au VIH. Invitant les Français-es à ne pas céder à une « peur collective », elle souligne que la réponse au sida « sera humaniste ou ne sera pas ». Pour Simone Veil, des changements doivent s’opérer « au sein de la famille, de l'école, de l'hôpital, de l'entreprise, de la société tout entière ». De 1993 à son départ du gouvernement en 1995, Madame Veil fera de la lutte contre le sida « une priorité absolue » : doublement des crédits pour le maintien à domicile des malades, multiplication des places disponibles en appartements thérapeutiques, financement de mesures en faveur du soutien psychologique, juridique et social des personnes touchées, formation renforcée des professionnels-les de santé, renforcement du « réseau ville-hôpital », mise en place et financement de programmes de prévention spécifiques dans les « quartiers difficiles ».

     

    Elle prend aussi très vite la mesure des conséquences dramatiques de l’épidémie parmi les usagers-eres de drogues. En 1993, 20 à 30% des injecteurs-trices sont contaminés-es par le VIH. Se refusant, selon ses propres termes, à « trier entre les bonnes et les mauvaises vies », Simone Veil annonce dès 1994 une autre série de mesures pour juguler les contaminations au sein de ce public très vulnérable : fin du monopole des pharmacies sur la dispensation de seringues stériles et autorisation de distribution par les associations, montée en charge des programmes de substitution par la méthadone, multiplication des « lieux d’accueil pour toxicomanes ». Les programmes d’échange de seringues seront multipliés par 10 entre 1993 et 1995.

     

    Oui, madame Veil a joué un rôle déterminant dans la réponse à l’épidémie. AIDES souhaite aujourd’hui rendre hommage à cette grande dame, et saluer son courage et son pragmatisme. Nous adressons nos pensées émues à sa famille et à ses proches.