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    Rapport Discriminations 2017

    • Publication

    VIH, hépatites : la face cachée des discriminations 2017

    Pour la troisième année consécutive, le rapport "VIH/hépatites, la face cachée des discriminations" poursuit sa traque des inégalités et des discriminations que subissent les personnes concernées par le VIH et les hépatites, qu’elles soient porteuses de virus ou vulnérables au risque d’infection. Dans la continuité de la précédente édition, il s’obstine à débusquer les entraves qui limitent leur accès aux droits, en considérant la diversité des formes qu’elles revêtent. La discrimination constitue un phénomène multidimensionnel, à l’intersection de logiques politiques, juridiques et sociales. Il s’agit de s’attaquer aux multiples facteurs de vulnérabilité qui produisent des inégalités dans l’accès aux soins et à la prévention. Les politiques répressives, minutieusement analysées dans ce rapport, contribuent ainsi aux phénomènes de stigmatisation et aux pratiques discriminatoires.

    Dans cette édition 2017, AIDES s’attache donc à mettre en évidence le caractère systémique de ces discriminations à partir d’exemples précis, sur la base d’enquêtes et de témoignages, menés avec des partenaires associatifs et institutionnels.

    Le rapport s'ouvre sur la présentation des résultats d'une enquête d’opinion réalisée par l'institut CSA pour AIDES "De l’ignorance au rejet, la fabrique des discriminations". Ce sondage inédit réalisé en octobre 2017 jette un éclairage instructif sur la perception du VIH et des personnes séropositives par la population française.

    La suite du rapport s'articule autour de 5 chapitres détaillés plus bas :

    • Acquérir un bien, investir, entreprendre : quand les banques n’assurent pas 
    • Soins funéraires : la fin de 32 ans de discrimination ? 
    • Droit au séjour pour soins : les malades étrangers-es à l'épreuve de la police sanitaire 
    • Travail du sexe et politiques répressives : de Charybde en Scylla 
    • PrEP : un accès encore insuffisant pour endiguer l’épidémie 

    L’avancée des connaissances est une condition nécessaire pour produire une transformation des consciences. C’est pourquoi AIDES travaille sans relâche avec ses partenaires pour changer les représentations, lutter contre les préjugés et faire évoluer aussi bien le droit que les pratiques. Ce rapport entend ainsi constituer un appel à la mobilisation, une exhortation à convertir le savoir en action, autour de nos trois priorités : améliorer l’accès à la santé pour toutes et tous, respecter les droits de chacune et chacun pour une société plus inclusive, et en finir avec les politiques répressives, au bénéfice de la santé.

    Lutter contre les discriminations, c'est lutter contre le sida

    Les discriminations qu'elles portent sur le genre, l'orientation sexuelle ou les revenus font le lit des épidémies. Mettre fin à la propagation du virus du sida passe par une lutte acharnée contre toutes les formes de discrimination.

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    Enquête d’opinion CSA pour AIDES : "De l’ignorance au rejet, la fabrique des discriminations"

    Un sondage inédit réalisé en octobre 2017 jette un éclairage instructif sur la perception du VIH et des personnes séropositives par la population française. Les résultats de l’enquête montrent le décalage entre des perceptions générales majoritairement favorables à l’égard de la séropositivité, et des représentations plus contrastées quand elles induisent un degré de proximité ou d’implication personnelle avec une personne vivant avec le VIH. Ils montrent également comment le déficit d’information conduit une part non négligeable des Français-es à adopter des comportements de défiance, voire de rejet vis-à-vis des personnes séropositives. Les modes de transmission du VIH restent tributaires de préjugés importants, qui font fi des avancées thérapeutiques, et contribuent à alimenter les pratiques discriminatoires.

    graphique enquête csa

     

    chapitre 1 rapport discriChapitre 1. Acquérir un bien, investir, entreprendre : quand les banques n’assurent pas.

    L’accès à l’emprunt est encore limité, voire empêché, pour les personnes vivant avec le VIH. La séropositivité peut en effet entraîner des refus d’assurance, et donc d’emprunt, ou a minima des surprimes et des exclusions de garanties. La dernière révision de la convention Aeras (s’assurer et emprunter avec un risque aggravé de santé), fruit d’un travail de concertation entre les associations de malades, les pouvoirs publics et les organismes d’assurance, offre quelques avancées en la matière, mais demeure largement insuffisante. De nouveaux droits restent à conquérir : il faut en finir avec la surévaluation du risque dans l’octroi des assurances au prêt, et obtenir un « droit à l’oubli » pour le VIH.

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    Chapitre 1

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    Chapitre 2

    chapitre 2 rapport discriChapitre 2. Soins funéraires : la fin de 32 ans de discrimination ?

    Des soins de conservation pourront être légalement pratiqués sur les défunts-es porteurs-ses du VIH ou d’une hépatite virale à compter du 1er janvier 2018. Leur interdiction, prise dans l’urgence par les pouvoirs publics en 1985, constitue l’une des premières manifestations légales de la discrimination à l’encontre des personnes séropositives, qui a durablement contribué à alimenter le processus de stigmatisation dont elles sont victimes. Il aura fallu dix ans de plaidoyer institutionnel et associatif (2008-2018) pour mettre un terme à cette mesure totalement injustifiée sur le plan sanitaire. Cette mobilisation a finalement permis d’améliorer l’encadrement de la pratique de la thanatopraxie, démontrant le bénéfice de la lutte contre les discriminations liées au VIH au-delà des populations directement concernées.

    chapitre 3 rapport discriChapitre 3.  Droit au séjour pour soins : les malades étrangers-es à l'épreuve de la police sanitaire.

    Près d’un an après l’entrée en vigueur de la réforme de mars 2016, l’état des lieux du droit au séjour pour raisons médicales est sans appel : la maîtrise de l’immigration prend toujours plus le pas sur la protection des droits fondamentaux, à tous les niveaux de la procédure. La phase administrative est marquée par des délais toujours trop longs d’instruction des demandes, auxquelles viennent s’ajouter de nouvelles entraves à l’accès au droit au séjour. L’évaluation médicale, placée sous la tutelle du ministère de l’Intérieur, est subordonnée à la lutte contre la fraude, et soumise à une interprétation toujours plus restrictive des critères de santé. Le contentieux des refus de séjour témoigne quant à lui de la volonté des préfectures de s’affranchir des avis médicaux. Tout concourt à l’institution d’une véritable police de la santé des étrangers-es.

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    Chapitre 3

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    Chapitre 4

    chapitre 4 rapport discriChapitre 4. Travail du sexe et politiques répressives : de Charybde en Scylla.

    La loi sur la pénalisation des clients d’avril 2016, dernier avatar des approches répressives du travail du sexe par les pouvoirs publics, ne fait qu’aggraver la situation d’une population particulièrement exposée au risque d’infection par le VIH. Elle repose sur une vision fantasmée des travailleuses-eurs du sexe, et ignore l’hétérogénéité de cette population. Cette loi contribue à renforcer la perception victimaire et infantilisante des travailleurs-ses du sexe , et prétend décider à leur place, sans jamais prévoir de réels moyens pour les soutenir. L’intensification de la « guerre aux putes » détériore toujours plus les conditions de vie et d’exercice, accroissant la vulnérabilité des travailleuses-eurs du sexe. La responsabilité des décideurs-ses politiques est entière dans l’exposition grandissante de cette population à des risques sanitaires.

    chapitre 5 rapport discriChapitre 5.  PrEP : un accès encore insuffisant pour endiguer l’épidémie.

    Près de deux ans après son introduction en France, la PrEP - ou traitement préventif - peine à se diffuser auprès de l’ensemble des populations les plus vulnérables aux infections par le VIH. La précarité économique et sociale, ainsi que les différences de structuration communautaire des différents groupes concernés, engendrent des inégalités dans l’accès à l’information. En outre, la PrEP reste sujette à des représentations moralisantes qui entravent son acceptabilité. Des obstacles demeurent également en termes d’accessibilité. Enfin, un certain nombre de contraintes qui pèsent sur la bonne observance du traitement sont susceptibles de venir décourager son suivi.

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    Chapitre 5